Hier, se déroulait à New York le salon Macworld, l’une des grands-messes annuelles de Steve Jobs. L’occasion, pour lui, de présenter au public sa gamme déjà existante et d’offrir un nouveau look au G4. Un rendez-vous sans surprises ? Peut-être pas.
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Big Apple retrouve Apple une fois par an, histoire de faire le point sur les directions que prend la firme de Cupertino. Steve Jobs était là, son pull et son jean aussi, le show pouvait commencer. Comme chaque année, Macworld fut précédé d’une multitude de rumeurs et de spéculations entretenues par un silence quasi religieux des principaux concernés. Certains bruits de couloir évoquaient un nouvel iMac avec écran plat, mais il est resté bien sagement dans les cartons pour un rendez-vous futur (peut-être Paris ?). D’autres parlaient d’un iBook relooké, avec plusieurs nouvelles couleurs, ou d’un Titanium plus puissant avec graveur de CD.
Bref, quantité de choses qui n’étaient pas programmées par Steve et ses lieutenants. Sur le salon, la star est - et reste - Mac OS X, qui arrive doucement à une version 10.1 (disponible en septembre). Le système d’exploitation d’Apple devient enfin mature, et gagne à la fois en vitesse, en convivialité, en personnalisation, et surtout en logiciels, le point important de cette exposition. Les éditeurs ont en effet répondu présents : Adobe, Quark, Alias, Microsoft, Macromedia pour ne citer qu’eux, dévoilaient des versions adaptées à Mac OS X de leurs produits. On va enfin pouvoir travailler...
L’infranchissable giga
L’autre star fût, sans nul doute, le tout nouveau G4. Avec trois configurations disponibles (733 Mhz, 867 Mhz et un double processeur à 800 Mhz), et vêtu d’une robe plus fine que son prédécesseur, le G4 gagne en puissance. Mais pas autant que ce que l’on pouvait espérer. Apple a toujours la barre du giga hertz à franchir, et Steve jobs le sait. Pourtant tout était mis en œuvre pour démystifier ce symbole. Le staff de Mac s’évertuait à expliquer que la vitesse d’horloge (mesurée en hertz) ne suffisait pas à jauger la puissance du processeur et qu’un G4 cadencé à 867 Mhz est 80 % plus rapide qu’un Pentium IV à 1,7 Ghertz. Les tests effectués sous Photoshop (un habitué) et Media Cleaner Pro 5 (application pour l’encodage de vidéo très gourmand en ressource processeur), devant une foule acquise de toute façon, ne laissaient aucun doute sur ce que l’on venait d’expliquer. Le double processeur fait donc son grand retour arborant fièrement ses deux processeurs G4 800 Mhz et "piloté" par un OS X optimisé pour les multiprocesseurs. Pourtant, là, pas de confrontation avec les Pentium IV.
Objectif DVD
Graphiquement, Apple a écouté ses clients et le gros perdant du jour, c’est ATI qui se fait souffler le marché des G4 par Nvidia qui équipe désormais les tours de la pomme et laisse (pour l’instant) à son concurrent les iMac, Titanium et autre iBook. Nvidia apporte, il est vrai, une puissance graphique non négligeable, avec ses processeurs GeForce 2 et 3 pour des logiciels comme Maya et autres Lightwave, deux applications haut de gamme de la création 3D.
Jobs clôtura son show en s’attardant sur sa politique résolument orienté DVD. Il présenta tout un florilège de statistiques, démontra rapidement que le futur de la vidéo passait par ce support et qu’Apple entendait bien s’imposer sur le marché de la création de DVD. Pour cela, il dévoila une version bêta de I-DVD 2, vraiment impressionnante. Couplée au Super Drive (le lecteur-enregistreur de DVD dont les G4 sont pourvus), au logiciel de montage Final Cut Pro 2 et à la puissance du G4, on obtiendrait, selon Jobs, le meilleur cocktail pour la création de DVD. Il est vrai que depuis l’acquisition d’Astarte l’an passé et de Spruce (deux acteurs importants dans la création de DVD) il n’y a pas si longtemps, il semble évident que la petite entreprise de Jobs a quelques ambitions sur le sujet.
En résumé, nous avons-là un Macworld sans éclat pour le grand public, mais néanmoins crucial pour les professionnels. La stratégie d’Apple sur le moyen et le long terme y était très claire : refaire du Macintosh l’outil privilégié des studios de création, qu’ils soient spécialisés dans la 3D, la PAO (publication assisté par ordinateur), la vidéo ou la musique. Pour le grand public (le perdant de la journée), le rendez-vous est pris en septembre pour Apple Expo à Paris.