Amazon a surpris le monde de la finance en annonçant des pertes en baisse pour le troisième trimestre 2000. Et sa bonne entrée sur le marché français a de quoi le conforter.
Amazon reste décidément un véritable alchimiste des pertes financières. Après plusieurs mois dans le rouge, le géant américain de la vente en ligne peut être fier de lui. Il continue de perdre de l’argent, mais moins que prévu. Voilà qui étonne jusqu’aux analystes de Wall Street. Mais les chiffres sont là : les pertes pour le troisième trimestre 2000 atteignent 68 millions de dollars contre 79 millions pour la même période de 1999. Dans le même temps, le chiffre d’affaires du supermarché en ligne a bondi de 79%, passant de 356 millions de dollars à 638 millions. Les méthodes de gestion de Jeff Bezos, le patron de l’entreprise, commenceraient-elles à porter leurs fruits ? Il met en tout cas fin - du moins pour l’instant - aux critiques récurrentes concernant son développement boulimique, sans souci de rentabilité. La société avait même été rebaptisé amazon.org par certains. Histoire de souligner que, à l’instar d’une association, elle ne cherchait manifestement pas à faire des profits.
Greffe française réussie
Et les bonnes nouvelles continuent. La branche française d’Amazon fait son trou dans le monde des libraires en ligne. Ouvert le 30 août dernier, le site aurait déjà atteint en septembre, la seconde place des sites marchands de biens culturels, juste derrière fnac.com. Ce palmarès, établi par le cabinet d’études MMXI, a de quoi ennuyer les acteurs français du marché. Á quelques jours de l’ouverture d’amazon.fr, Alapage, Bol France ou encore chapitre.com se disaient plutôt sereins, faisant confiance à leur notoriété, leur logistique rôdée ou encore leurs bonnes relations avec les éditeurs. Cela n’a visiblement pas suffi devant la grosse mécanique d’Amazon.