Altran, un des fleurons de la haute technologie française, serait victime d’une campagne de désinformation. L’affaire est sensible, pour ce groupe présent dans 60 pays et fournisseur de Giat Industries, Arianespace, EADS, France Télécom ou Airbus. Des employés ripostent en éditant un site.
Créée en novembre 2002 par des employés de la
société, l’association "Altran, c’est nous !" entend répondre à la campagne de déstabilisation dont le groupe français et ses 17 000 employés estiment faire l’objet, depuis l’été 2000. L’association se présente comme totalement indépendante de la direction, ce qui ne l’empêche pas de
chercher "surtout, à faire connaître les
richesses et les valeurs d’Altran".
Pour se faire entendre, l’association a mis en ligne altran-cest-nous.org, un site qui revient entre autres sur les malveillances dont Altran fait l’objet.
On y apprend par exemple que deux Espagnols auraient été engagés par un inconnu pour diffuser des tracts diffamants, et qu’un individu suspect aurait tenté de s’introduire frauduleusement dans leurs bureaux à Sao Paulo.
Le site relate également comment cinq Chinois se sont fait passer pour des managers d’Altran auprès de 324 employés potentiels, avant d’envoyer la facture de la
location des bureaux au siège de la société.
Paranoïa collective ou guerre de l’info ?
Sans désigner de responsable, "Altran c’est
nous" constate néanmoins que la chute brutale de
son action coïncide avec le rachat d’Arthur D.
Little, l’un des plus anciennes sociétés
américaines de consultants, en avril 2002.
A cette époque sont nées diverses rumeurs malveillantes. Un rapport publié par Merryl Lynch
affirmait par exemple qu’Altran est deux fois et demi plus endetté que dans la réalité.
En octobre 2002, la publication dans Le Monde d’informations "internes" fait chuter l’action de 45 % en une journée.
L’action d’Altran, qui n’avait cessé d’augmenter
depuis le milieu des années 90, pour culminer à
100 euros en mars 2000, valait moins de 3
euros en octobre dernier, et moins de 5 aujourd’hui.
Une baisse vertigineuse toutefois emblématique de celle de la majorité des valeurs technologiques, en chute libre depuis l’âge d’or de la bulle Internet.
D’après guerreco.com et infoguerre.com, deux sites d’information proches de l’Ecole de guerre économique, il s’agirait bel et bien là d’un cas de "guerre de
l’information". Et d’en appeler au "patriotisme
économique"...