Le site attrition.org abandonne, faute de moyens, le très populaire archivage des pages d’accueil piratées. Le prix du bénévolat...
Un symbole. Pour ceux qui s’intéressent aux questions liées à la sécurité informatique, c’est l’une des adresses les plus prisées de la Toile. Depuis 1995, le collectif d’activistes réunis sous la bannière d’attrition.org publie à un rythme effréné des informations hétéroclites sur les dessous du Réseau. Attrition.org, source inépuisable de l’underground numérique, est devenu en quelques années une référence incontournable. Au programme : logiciels, conseils en sécurité informatique, archivage d’articles sur la cryptologie, poèmes, images, etc. Mais le morceau de choix, celui qui a contribué pour une grande part à la réputation d’attrition.org, est la rubrique listant, chaque jour, les piratages de sites intervenus dans le monde entier. Lundi 21 mai, le collectif annonçait officiellement mettre un terme au développement de cette rubrique.
Trop, c’est trop
La raison ? Devant la multiplication des modifications de pages d’accueil de sites (defacement), la petite équipe de bénévoles était littéralement débordée. De la guéguerre que se livrent sur les réseaux informatiques les pro-palestiniens et pro-israéliens, en passant par le hacking du Conservatoire national de musique de Lyon, attrition.org a recensé des milliers de piratages. Images à l’appui, puisque la force d’attrition.org se concentrait dans les reproductions des transformations opérées sur ces sites. Un texte en ligne justifie cet abandon : "Ce qui démarra comme une petite collection de miroirs de sites piratés se transforma bientôt en une corvée de tous les instants afin d’actualiser cette base de données." Avant de poursuivre : "le mois dernier, nous avons été confronté chaque jour à la publication de plus de 100 sites dégradés, soit trois fois le total combiné des années 1995 et 1996." Difficile, dans ces conditions, de suivre le rythme. Dommage pour les internautes.