Alors que Dmitry Sklyarov, le jeune programmeur russe arrêté par le FBI la semaine dernière, attend toujours derrière les barreaux, les artistes ont rejoint les informaticiens pour réclamer sa libération.
Dmitry Sklyarov n’est toujours pas libre. Maintenu en détention depuis le 16 juillet, date de son arrestation par le FBI, le jeune informaticien russe attend, au centre de détention d’Oklahoma City, que le ministère américain de la Justice prenne une décision le concernant. Car, malgré les manifestations pour sa libération, qui ont agité les rues de quelques grandes villes du pays la semaine dernière, et malgré le retrait de la plainte d’Adobe, à l’origine de son arrestation, l’"Attorney General" ne s’est pas encore prononcé sur la libération éventuelle du programmeur. Le citoyen russe est poursuivi pour avoir contrevenu au Digital Millenium Copyright Act (DMCA), en vigueur depuis 1998. Il avait, lors d’une conférence, dévoilé les failles du système de cryptage des livres électroniques conçu par Adobe, et indiqué que le logiciel de sa compagnie, Elcomsoft, permettait de contourner ces protections.
Quand les artistes rejoignent les hackers
Jusqu’ici défendu par la communauté des informaticiens et des associations de lutte pour la liberté d’expression comme l’EFF (Electronic Frontier Foundation), la contestation s’est étendue aux artistes de la côte ouest américaine. Lundi 30 juillet, une centaine d’artistes se sont réunis devant l’un des bureaux du ministère de la Justice à San Francisco, pour réclamer sa libération. Mais les représentants du ministère sont restés muets sur la question. Vendredi 27 juillet, des responsables de l’EFF avaient obtenu un entretien avec des représentants du ministère de la justice. Dans un communiqué, l’association déclare avoir eu avec eux un dialogue "productif", dont il ressort que "le ministère n’est pas enclin pour l’instant à lever les charges qui pèsent sur Dmitry Sklyarov. Les représentants [du ministère, NDLR] ne nous ont rien communiqué sur leurs projets pour Dmitry. Nous encourageons donc tout le monde à maintenir la pression sur les représentants de la justice et nous nous joignons aux protestations".
Communiqué de l’EFF du vendredi 27 juillet 2001:
http://www.eff.org/IP/DMCA/US_v_Skl...