L’ancien porte-parole des sans-papiers fait encore parler de lui et de Vizzavi. De Dakar, il a annoncé sur Europe 1 qu’il allait bientôt vendre au plus offrant ses parts sur la marque Vis@Vis, qui lui a déjà rapporté 8 millions de francs.
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Le 1er octobre 1999, Ababacar Diop a eu une idée de génie : déposer à l’INPI (Institut national de la propriété intellectuelle) avec deux associés la marque Vis@vis. Pour un cybercafé qu’ils montent tous les trois dans le 18e arrondissement. Un nom bien trouvé. En mai 2000, Vivendi choisit le même et lance son portail Vizzavi.fr,
sans vérifier d’assez près le dépôt des marques. Antériorité oblige, Diop et ses associés font payer cher à Vivendi sa désinvolture. Vingt-quatre millions de francs pour laisser la marque du géant de la communication coexister avec la leur.
Cybercafés et RATP
Cette fois, Ababacar Diop a décidé d’aller plus loin. Le 18 mars 2001, date anniversaire de l’occupation de l’église Saint-Bernard, il mettra aux enchères sur Internet les droits qu’il détient sur la marque Vis@vis. Mise à prix de départ : cent millions de francs. "J’ai besoin d’argent frais pour investir dans de nouveaux projets. Et cette marque peut valoir cher", a confirmé l’ancien porte-parole des sans-papiers. Au programme, la création d’une société de transport, la RATP (Régie africaine des transports populaires) et l’installation de deux cybercafés au Sénégal où il a décidé de s’installer définitivement. "C’est simple, explique-t-il au téléphone, ici il fait beau et à Paris, froid." Tout simplement.
Mais à Paris, le cybercafé Vis@vis n’a pas fermé. Ses deux anciens associés continuent de le faire vivre et de batailler pour concrétiser leur projet de visiophonie. Diop explique qu’il les a prévenus et même proposé de racheter sa part ! Jean D’eudeville, lui est catégorique : "Je l’ai appris ce mardi par un ami qui l’a entendu la veille sur Europe 1. De toutes façons, Diop ne s’est plus investi ici depuis ses déclarations à la presse en juillet." Et il tient à être clair : ni lui, ni son associé ne tiennent à vendre leurs parts sur la marque.