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23/11/2000 • 18h05

ARCHIVES 1.08 - Dossier dissidence : Qui a peur des hacktivistes ?

Au croisement du hacking et de l’activisme, l’hacktivisme réunit hackers politisés et militants informatisés. Une nouvelle forme d’expression politique qui réveille de vieilles peurs.
LIRE AUSSI LE COMPLEMENT DU MAG

"Paul Mobbs : ”Donnez-nous des droits électroniques !"

Ils pourront toujours se brosser avec leurs lois ” (une interview de membres de l’association samizdat)

Refusez la fragmentation des connaissances, pensez à tout, ne vous laissez pas noyer par la montée des informations puisque vous avez la chance de vivre en cette fin du XXe siècle. » Cette phrase du philosophe Karl Popper pourrait être la devise des guerriers de l’info. Qu’ils soient hacktivistes, journalistes militants ou qu’ils luttent pour la protection des données personnelles, ils l’ont compris  : leur pire ennemi et meilleur ami se nomme information. Alors, ils bataillent pour que les grands sites commerciaux n’infectent pas de mouchards leurs visiteurs, pour qu’ils veillent à la sécurité de leurs bases de données et pour que, sans cesse, les militants puissent, dans les webzines, trouver un écho à leurs actions. Le Minirézo français l’affirmait dans son Manifeste du Web indépendant : « Le Web indépendant est un lien nouveau entre les individus, une bourse du savoir gratuite, offerte, ouverte ; sans prétention. » Alors, profitez-en !
Le FBI ne rigole plus. Le 28 juillet 2000, un rapport de sa section chargée du « terrorisme intérieur » tirait la sonnette d’alarme : des « hacktivistes » pourraient se joindre aux mouvements de protestation anti-mondialisation à venir, dont le 55e sommet du FMI, organisé fin septembre à Prague. Fini, les ados jouant aux pirates apolitiques. Comme le note le rapport du FBI, « il y a de plus en plus de liens entre l’hacktivisme et la communauté, plus large, des férus d’informatique et des hackers ». Les activistes politiques, qui furent les premiers à avoir théorisé - et mis en pratique - l’hacktivisme, sont rejoints par les pirates informatiques traditionnels.

Le terme d’hacktivisme apparait en 1994, dans un texte du Critical Art Ensemble (CAE). Ce collectif d’artistes et d’activistes multimédia y théorise la notion de désobéissance civile électronique : puisque les puissants misent sur le cyberespace, c’est là qu’il faut désormais lutter. L’hacktivisme prend vraiment corps en 1998, lorsque l’Electronic Disturbance Theater (EDT) met en pratique les thèses du CAE et lance le premier « sit-in virtuel ». Objectif : bloquer les sites qui soutiennent la répression des Zapatistes au Chiapas (Mexique) en proposant aux internautes de les bombarder de requêtes. Relayé sur des milliers d’ordinateurs, ce type d’attaque a, depuis, été lancé contre Occidental Petroleum, accusé de détruire le territoire des U’Wa, en Colombie, ou par le collectif RTMark contre eToys (lire encadré).

Surtout, en décembre dernier, le groupe anglais Electrohippies provoquait la fermeture du site officiel de l’OMC à l’occasion du Millenium Round de Seattle. Paul Mobbs, fondateur des Electrohippies, est héritier de la tendance activiste politique. Pour lui, son réseau est comme une boîte à outils pour militants, qui commence avec « le bombardement d’e-mail ou de fax de protestations et finit avec l’action directe virtuelle pour fermer ordinateurs et liens de communication ». À ses yeux, les attaques contre des sites « ne trouvent leur légitimité que dans le très grand nombre d’internautes qui y participent ». Pour l’action contre l’OMC, ils étaient plus de 450 000. Et il faut au moins 10 000 personnes connectées en une minute pour fermer un site. « Aujourd’hui, nous ne parlons plus d’attaques, mais de “Clap-o-meter”, une sorte d’applaudimètre contestataire. » Cet été, il a travaillé à un projet contre le prochain sommet du FMI. « Le but est de fournir aux militants un logiciel de lobbying en ligne, qui permet d’automatiser les mailings massifs vers les grands groupes.  »

Toujours cet automne, devrait apparaître Hacktivismo, un projet du collectif de hackers américain Cult of the Dead Cow. Annoncé en juillet, lors de H2K (la grand-messe new-yorkaise des hackers), Hacktivismo est un groupe de travail qui élabore un programme capable de franchir les barrières informatiques érigées par les pays totalitaires. Comme l’indique sa devise (« Nous sommes le “hack” dans hacktivisme »), le CdC incarne la tendance venue du hacking et passée à l’action politique. Une convergence que Paul Mobbs résume simplement : « Les gouvernements et les entreprises trouvent difficile de maîtriser une grève dans le monde physique et se croient immunisés sur le Net. Nous sommes là pour leur prouver le contraire !  »

Mauvaise image

Ceux qu’on qualifie souvent de « pirates informatiques » distinguent l’hacktivisme du vandalisme et mettent en avant l’aspect positif de leurs « hacktions ». Qu’ils visent l’industrie nucléaire ou le gouvernement chinois, la communauté considère les piratages de homepages comme des graffitis virtuels. La notion d’action publique et non-violente est cruciale : « Nous prévenons toujours le site-cible par mail, souligne Paul Mobbs. Et puis, notre action contre l’OMC n’avait rien d’illégal : il n’y a eu aucun dommage... » Sit-ins, chaînes humaines ou grèves trouvent ainsi peu à peu leurs équivalents virtuels. Reste à gérer leur mauvaise image. Les médias confondent souvent hackers, hacktivistes, pirates, « cybercriminels » et « cyberterroristes », justifiant ainsi la multiplication des cyberflics et des outils de contrôle du Réseau. Mais pour Paul Mobbs, le temps joue pour l’hacktivisme : « Dans cinq ou dix ans, le Web sera beaucoup plus familier. L’e-activisme va naturellement émerger. » Ce n’est qu’en rentrant pas à pas dans les mœurs que l’hacktivisme deviendra un réflexe politique.

Du sabotage considéré comme des beaux-arts
Les hacktivistes de RTMark ont fait la TOY.war au célèbre marchand de jouets.

Spécialiste du sabotage médiatique, et culturel, le site américain s’est fait une belle réputation en inversant les puces électroniques des poupées Barbie et de GI Joe, donnant

à la donzelle une voix rauque, et

au gars des propos « délicats ». S’appuyant sur le droit américain, qui garantit plus de droits aux sociétés privées qu’aux individus, RTMark se présente comme une société de courtage permettant à quiconque d’investir dans des actions de sabotage pour un profit tout ce qu’il y a de plus « culturel ». Des dizaines

de projets n’attendent que leurs bailleurs de fonds. RTMark s’est récemment illustré en participant à la TOY.war lancée par les netartistes d’etoy.com contre le leader de la vente en ligne de jouets eToys. Le marchand accusait etoy.com de lui faire de la mauvaise pub et avait obtenu la fermeture du site. En réponse, les net-artistes levèrent une armée de TOY.soldiers, hacktivistes du monde entier. Coups médiatiques, sit-in virtuel... Le marchand de jouets a dû s’incliner, perdant 7,5 milliards de dollars en Bourse. Etoy.com a depuis récupéré son nom de domaine et… s’est fait rembourser ses frais d’avocat.

( J.-M. M.)

www.etoy.com, www.rtmark.com

Critical Art ensemble
http://www.critical-art.net Electro Disturbance Theater
http://www.thing.net/ Cult of the Dead Cow:
http://www.cultdeadcow.com Electrohippies:
http://www.gn.apc.org/pmhp/ehippies/
 
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