“Ils se transforment à volonté, courts, longs, carrés...” Comme les héros de Barbapapa, les robots inventés par des chercheurs américains sont capables de modifier eux-mêmes leur forme ou de créer des outils selon leur besoin. Hod Lipson et Jordan Pollack, deux scientifiques de l’université Brandeis, dans le Massachusetts, sont en effet tout près de mettre au point le premier robot “autopoïétique". Un terme qui désigne la capacité qu’ont les organismes biologiques de se fabriquer eux-mêmes. Un robot doté de cette qualité pourrait s’avérer très utile dans l’exploration d’environnements difficiles et imprévisibles, comme sur Mars par exemple. Haut d’une trentaine de centimètres, le corps de l’engin est un assemblage de tubes et de pistons (le squelette), de petits moteurs électriques (les muscles), eux-mêmes sous le contrôle d’un réseau de neurones (le cerveau). Pour trouver la forme qui lui permettra, en fonction du milieu, de se déplacer d’un point A vers un point B, “l’esprit" du robot analyse la situation grâce à un simulateur. Il crée un modèle en tenant compte de la tâche à effectuer. Sur cette base, un algorithme suggère différentes options (un bras supplémentaire, un châssis plus long, etc.) qui seront testées par le simulateur. Une fois la meilleure configuration sélectionnée, il ne reste plus qu’à réaliser le châssis grâce à une imprimante 3D thermoplastique. À la fin de son déplacement, le robot s’autodétruit pour donner naissance à une nouvelle forme et ainsi de suite. Bien sûr, tout ceci n’en est qu’au stade du prototype. Le simulateur et l’imprimante sont encore trop volumineux pour être intégrés au corps du robot et les chercheurs ont dû insérer manuellement les moteurs électriques. Lors des essais, ils ont obtenu des morphologies et des modes de déplacement inattendus : certains robots rampaient, d’autres battaient des bras. Sans parler de l’espèce de pyramide qui avançait à l’aide d’un pied pendant sous sa base ! Cela tient encore davantage du Meccano que de Terminator, mais l’homme n’est pas forcément l’avenir des robots...

http://www.demo.cs.brandeis.edu/golem/
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