Gerhard Schröder soutient Deutsche Telekom dans la baisse de ses tarifs Internet. AOL réclame que cette baisse concerne tous les fournisseurs d’accès...
Il
se joue en Allemagne une curieuse partie entre le
chancelier, Gerhard Schröder, lopérateur
historique des télécommunications, Deutsche
Telekom (DT), et le deuxième fournisseur
daccès du pays, AOL.
Lundi 14 février, AOL Europe a publié
dans tous les grands quotidiens allemands de larges
pubs, dans lesquelles le patron de lentreprise,
Andreas Schmidt, interpelle le chef du gouvernement.
"Merci, monsieur le chancelier",
dit-il. Schmidt rend hommage à la volonté
de G. Schröder de propulser lAllemagne
aux premiers rangs des pays développés
pour lutilisation dInternet. Mais Schmidt
poursuit : "Sil vous plaît, monsieur
le chancelier, établissez des règles
de concurrence équitables en Allemagne"
Surf à volonté pour 100 marks
DT vient, en effet, dannoncer en grande pompe
(le chancelier himself était présent
à la conférence de presse), vendredi
11 février, une baisse des tarifs de connexion
pratiqués par sa filiale T-Online. Parmi ces
nouveaux tarifs figure un abonnement forfaitaire de
moins de 100 marks (environ 340 F), qui permettra
aux clients de surfer à volonté. Et
AOL Europe craint de voir lopérateur
historique de télécommunications, qui
détient encore le monopole des communications
locales, abuser de sa position. Car lon ne sait
pas encore si DT accordera les mêmes facilités
aux autres fournisseurs daccès. Et AOL
Europe se fait beaucoup de soucis
Peut-être
sans raison : daprès lédition
allemande du Financial Times, lautorité
de régulation des télécommunications,
le RegTP (équivalent de lAutorité
de régulation des télécommunications)
ne devrait pas, de toutes façons, autoriser
ce nouveau forfait, qui serait inférieur aux
coûts de revient de DT.
350 000 emplois en deux ans
Lattitude de Gerhard Schröder vis-à-vis
de DT nest guère étonnante. Le
chancelier a manifesté depuis longtemps son
intention de faciliter le développement de
la "nouvelle économie" en
Allemagne. Selon lui, des frais de connexion réduits,
ce sont des heures de connexion en plus, donc du commerce
électronique florissant, donc des emplois supplémentaires.
CQFD. G. Schröder estime que les nouvelles technologies
pourraient créer 350 000 emplois dans les deux
prochaines années. Le chef du gouvernement
a également initié un partenariat entre
DT et le ministère allemand de l...ducation.
Il prévoit laccès gratuit des
40 000 écoles allemandes à Internet,
ainsi quune offre spéciale pour les écoliers/collégiens
: un forfait dun mark (3,40 F) par jour, qui
permet de surfer à volonté entre 14
heures et 18 heures (il ny a pas de cours laprès-midi
en Allemagne). Ah, les veinards