À vos souhaits...
Marre des cadeaux à côté de la plaque ? Inscrivez vos envies sur les sites de listes de souhaits où vos proches pourront librement les consulter. Centres d’intérêt, âge, passe-temps, autant d’informations récoltées pour les sites marchands. Mais c’est pour mieux vous servir....
"C’est l’intention qui compte." Cette phrase si maladroite, souvent entendue lors des réveillons, au moment de l’ouverture des cadeaux, va-t-elle disparaître ? C’est la certitude des créateurs de sites de listes de souhaits. On a tous en tête le cadeau raté, offert ou reçu. Alors pourquoi ne pas mettre sur Internet la liste de ce que l’on veut vraiment et, ainsi, donner à ses proches la possibilité de consulter ses coups de cœur ? Né aux ...tats-Unis à la fin 1998, le concept de la wish-list n’est arrivé que récemment dans l’Hexagone à travers Millemercis, en juin 2000, et Amikado, Cadomemo et Kadojaune (La Poste) en novembre dernier. L’évangélisation des internautes français est en cours, mais les chiffres de Noël sont encourageants : le précurseur, Millemercis affiche désormais 85 000 listes, Cadomemo et Amikado, tout juste lancés, annoncent respectivement 2 000 et 5 000 listes. Dans le pays d’Europe qui offre le plus de cadeaux, ils espèrent entrer rapidement dans les habitudes d’achat sur le Net. Aux ...tats-Unis, au premier semestre 2000, 15 % du commerce électronique de détail serait passé par des wish-lists. Une statistique prometteuse pour des sites qui veulent couvrir tous les événements festifs : mariage, Saint-Valentin, anniversaire, pendaison de crémaillère, naissance ou même pot de départ.
Pister l’Internaute
"La liste de souhaits est une des rares applications spécifiques au Net, avec les ventes aux enchères et l’achat groupé, constate Philippe Le Brettevillois, directeur général de Amikado. Tout le monde y gagne : l’internaute, qui élargit son champ de passions, et le marchand qui cible mieux les besoins de ses clients." Si le Web est si bien adapté aux listes de souhaits, c’est qu’il permet de "pister" l’internaute dans toutes ses déambulations, dans toutes ses envies. Les sites de wish-list sont les royaumes des cookies (bloc de données envoyé sur le disque dur de l’Internaute membre, permettant de le reconnaître dès qu’il se connecte au site et de le suivre pendant sa visite) et du recueil de données personnelles. Car les listes de souhaits, ce sont des cyberacheteurs qui se dévoilent : une aubaine pour des commerçants en ligne qui ne veulent plus (et ne peuvent plus) dépenser des millions de francs en publicité, mais qui souhaitent toucher de façon ciblée leurs clients potentiels. Vous avez inscrit que vous aimeriez une télévision ? L’information est répercutée auprès des sites marchands partenaires qui vous proposent leurs différents modèles. Le but recherché est simple : que vous précisiez, pour chaque cadeau espéré, la boutique où vous souhaitez qu’on vous l’achète. "C’est de la frappe chirurgicale pour les sites marchands : une vraie personnalisation, du one-to-one", explique Daniel Paillart, l’un des fondateurs de Cadomemo. Cette politique de collecte des données est bien détaillée sur chacun des sites. "Nous rétrocédons des données agrégées non nominatives", précise Yseulys Costes, la responsable de Millemercis. En clair, les informations fournies par l’internaute ne sont pas associées à un nom et à un prénom. Et puis, on vous le jure, c’est pour votre bien, car c’est pour mieux vous servir.