Informer ses administrés avec des SMS. C’est l’idée qui a germé voici quelques mois à la mairie de Bruay-sur-l’Escaut, près de Valenciennes (Nord). Actuellement en phase de test, cette initiative devrait véritablement commencer au mois de septembre, pour les habitants détenteurs de portables et volontaires. Orange a été choisi comme opérateur et compte faire des émules en adaptant son offre "SMS-bureautique" existante. Avec ce "petit plus", la mairie espère pricipalement toucher les jeunes.
Le déclic ? Une rave party. "C’était incroyable, il y a deux ou trois ans, 4000 jeunes ont réussi à se retrouver sur un terrain vague de notre commune. On n’a rien pu faire pour les en empêcher. C’était la faute aux SMS", se souvient Christophe Sawalski, chargé de la communication de la mairie de Bruay-sur-l’Escaut.
Tous égaux devant les SMS ?
La mairie a alors décidé de retourner cet outil de communication à son profit. "Je me suis dit : on peut toucher les jeunes. Et dans chaque foyer, on a un téléphone portable. Donc, on peut toucher beaucoup de monde", explique Christophe Sawalski, enthousiaste. Davantage qu’avec la chaîne de télévision locale, le site web et la "Lettre du maire" déjà existants ? "De toute façon, il faut toucher les jeunes. L’expérience en vaut la peine", précise le chargé de communication.
L’équipe municipale, qui se présente comme "culturellement de gauche", a suivi l’initiative de Christophe Sawalski. Pour cette ancienne cité minière de 12 000 habitants, il est primordial de faire entrer l’information à l’intérieur des maisons en briquettes rouges. Mais l’idée ne pouvait pas se réaliser sans l’aide d’un opérateur. "On a choisi Orange car ils étaient les seuls à proposer un service pas trop cher et surtout qui offre la possibilité d’envoyer nos SMS vers tous les opérateurs, explique le chargé de communication. C’était important pour nous,
on n’allait quand même pas faire de différence entre ceux qui ont des portables Bouygues, ceux qui ont des SFR..."
240 portables pour l’instant
Chez Orange, un produit adéquat existait déjà, rangé sous l’appellation "SMS-bureautique". Son but : permettre aux entreprises de transmettre des messages d’urgence aux équipes techniques, aux clients ou aux fournisseurs. "Mais dans ce cas, on nous demandait d’envoyer des centaines, voire des milliers de SMS. C’est un travail à grande échelle par rapport à notre offre initiale", explique Annick Prewozny,
attachée commerciale à France Télécom (agence Entreprise Nord-Pas-de-Calais).
L’investissement n’est pas excessif. Il suffit à la mairie d’avoir un ordinateur équipé d’un modem et de régler un abonnement mensuel de 10,50 euros. "On est un peu coincés pour l’instant. Avec un abonnement à ce tarif là, on ne touche que 240 portables. C’est suffisant pour faire un test. Mais après, on verra ce qu’ils nous proposent", explique Christophe Sawalski.
Des émules parmi les édiles ?
Pour des raisons budgétaires, le projet ne débutera que dans le courant du mois de septembre. France Télécom aurait souhaité commencer dès juillet, en tout cas
"le plus vite possible". L’attachée commerciale est ravie : "La technique et nos contrats sont prêts. Et puis cette initiative risque de faire des émules". Elle affirme avoir déjà été contactée à ce sujet par plusieurs communes du Nord.
Que les réfractaires aux textos se rassurent, tous les portables ne réceptionneront pas ces fameux SMS. Seuls les volontaires pourront découvrir sur leur écran des messages annonçant "Concert plein air ce soir à 20h30" ou "Conseil municipal à 18h". Un courrier sera adressé dans les prochains jours à chaque administré afin de savoir s’il accepte ou non d’être intégré dans un listing. Une démarche qui nécessite forcément une communication "classique". "Les SMS ne sont qu’un petit plus pour la commune, reconnaît Christophe Sawalski. Ils ne remplaceront jamais la lettre mensuelle du maire diffusée dans tous les foyers."