L’Interacademy panel (IAP) est une fédération regroupant 90 académies des sciences à travers le monde. Dans un communiqué publié le 22 septembre, elle appelle à l’interdiction formelle du clonage reproductif au nom de principes éthiques, scientifiques, sociétaux et économiques. L’IAP précise toutefois qu’elle ne souhaite pas que le clonage thérapeutique soit interdit. Cette déclaration sera soumise aux Nations unies à l’occasion de la réunion, du 29 septembre au 3 octobre, de la commission onusienne sur le clonage.
Le texte sur l’interdiction du clonage a été signée par 63 des 90 membres de l’Interacademy panel. Yves Quéré, de l’Académie française des sciences et président de l’IAP, explique : "L’IAP est un gisement d’excellence scientifique réunissant les académies des sciences de la plus grande à la plus petite avec une répartition équitable des pays du Nord et du Sud." Il précise : "Notre fédération peut publier des déclarations communes à la condition que les deux tiers des académies membres les avalisent."
Pour justifier cette interdiction, l’IAP rappelle les risques de malformations et de mort avant la naissance des enfants clonés. Même si la science parvenait à l’avenir à maîtriser ces risques, l’IAP invite à maintenir une interdiction en raison des dérives sociales et économiques que cette technique pourrait engendrer. Quant au clonage thérapeutique, l’IAP rappelle ses potentialités médicales dans le cadre d’un suivi rigoureux.
Consensus international
Les arguments de l’IAP pour justifier l’interdiction du clonage reproductif ne sont pas nouveaux. "Effectivement, le contexte scientifique et éthique est déjà très connu, reconnaît Yves Quéré, mais notre force réside dans le fait que cette proposition émane de 63 académies des sciences. Nous apportons un grand poids en faveur d’un consensus."
Le texte de l’IAP, soumis à l’ONU, a pour but d’aider à trouver une position internationale commune. Toutefois, le texte ne propose pas de moyen pour mettre en place cette interdiction. Yves Quéré justifie : "Nous ne nous érigeons pas en administrateurs universels de la question."
Afin de mieux défendre leur position à l’ONU, l’IAP a invité les académies signataires à faire parvenir la proposition à chacun de leur gouvernement.
Le clonage n’est pas le seul cheval de bataille de l’IAP. Cette fédération, créée il y 10 ans, poursuit quatre objectifs principaux : le soutien au développement des jeunes académies des sciences, l’enseignement des sciences aux jeunes enfants à l’école, l’aide au lien entre science et médias et enfin l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant dans le monde.