3 questions à Ted Byfield, observateur de l’Icann, chroniqueur indépendant et modérateur de la liste alternative nettime.
Que vous inspire l’initiative de la commission du Congrès ?
Il y a un an et demi, le Congrès avait déjà procédé à des auditions pour répondre à la question "l’Icann échappe-t-elle à tout contrôle ?". Mais ce fut une parodie d’enquête, noyautée par l’Icann. Je ne sais pas si ce sera différent cette fois-ci. Cela dit, sur le principe, c’est plutôt sain de se s’interroger sur la façon dont l’Icann prend ses décisions.
Est-ce que la décision de l’Icann pourrait être invalidée ?
Selon certaines rumeurs, des membres de l’Icann sont allés à Washington la semaine dernière. On se demande si c’était pour défendre leur position ou, au contraire, pour négocier avec le Congrès : dans une certaine mesure, cela pourrait les arranger qu’il décide à leur place de freiner le processus de création des nouveaux noms de domaine. Cela correspondrait assez à la stratégie adoptée par l’Icann pendant ses deux premières années d’existence [Qui a consisté à traîner les pieds pour favoriser les intérêts américains, NDLR]. D’un autre côté, comme ils ont fait payer un droit d’entrée très élevé à ceux qui voulaient proposer des extensions, ils se trouveraient dans une position difficile pour la suite.
Tout cela n’est-il pas contradictoire ?
Ça peut paraître étrange mais c’est caractéristique de l’Icann. Je ne veux pas donner l’impression de dépeindre l’organisme comme une société secrète. Mais il se trouve qu’il explore des terres nouvelles sur lesquelles interviennent des acteurs extrêmement puissants, comme les entreprises de télécommunication et les lobbies de la propriété intellectuelle. C’est pourquoi son cheminement est particulièrement erratique.