soit trois fois la limite sanitaire, pour un employé d’une usine charentaise de piles appartenant à Alcatel
L’usine de fabrication de batteries électriques Saft, située à Nersac (Charente), a demandé en juin dernier à 150 de ses salariés en contact avec des produits toxiques de passer un bilan de santé. Les résultats sont plutôt inquiétants, puisque sur 30 personnes examinées jusqu’à présent, la moitié présente un taux de cadmium dans le sang supérieur à la limite sanitaire de 0,65 mg de cadmium par litre de sang, a révélé jeudi la Charente Libre. Un ouvrier a même atteint 2 mg par litre de sang, soit plus du triple de ce seuil d’alerte. L’autre moitié des ouvriers testés "frôle" la limite, souligne le quotidien régional.
Le cadmium est un métal lourd utilisé pour fabriquer les piles et les batteries. Il peut être responsable de graves problèmes rénaux, d’une décalcification osseuse et de cancers. Le cadmium est "toxique par inhalation et ingestion" et comporte des "risques possibles d’effets irréversibles" pour la santé, selon la Commission européenne, qui cherche à en interdire l’utilisation.
Cette crise sanitaire tombe mal pour Alcatel, propriétaire de Saft, puisque le groupe français est en train de finaliser la cession de cette entreprise fort rentable, qui réalise 3 % de son chiffre d’affaires avec la Défense nationale. Plusieurs repreneurs s’intéressent à Saft, dont le groupe Bolloré et le Carlyle Group, un fonds d’investissement américain proche de la famille Bush. Alcatel espère retirer 700 millions d’euros de la vente du fabricant de batteries.
Les représentants syndicaux de l’usine de Nersac (650 salariés) n’ont pas annoncé leur intention de porter plainte. L’un d’eux rappelle que l’usine est "leur gagne-pain"...
Une étude sanitaire de l’Union européenne sur les dangers du cadmium (pdf):
http://europa.eu.int/eur-lex/fr/com...
La Commission européenne cherche à interdire l’utilisation du cadmium (pdf):
http://europa.eu.int/eur-lex/pri/en...