Un collectif international d’associations appelle à une journée mondiale de lutte contre les OGM. En France, la Confédération paysanne organise une chaîne humaine à ...vry, siège du programme de recherche Génoplante.
"Non aux OGM dans nos champs ! Non aux OGM dans nos assiettes ! Non au brevetage sur le vivant ! Oui à la biodiversité !" Le mot d’ordre de la Confédération paysanne est clair. Ce mardi 17 avril, le syndicat du très médiatique José Bové appelle les Français à se mobiliser pour protester contre les organismes génétiquement modifiés. Mais cette journée de lutte dépasse les frontières de l’hexagone. Initiée par Via Campesina, un mouvement international qui regroupe de nombreuses organisations paysannes, elle prend des formes différentes selon les pays où elle se déroule. En France, plusieurs associations dont Greenpeace, Attac ou Médecins du monde, se sont jointes au mouvement.
L’arrêt de Génoplante
Parmi les différentes actions prévues, la Confédération paysanne a notamment invité les citoyens à former une chaîne humaine à ...vry (Essonne), la ville où se situe le siège de Génoplante. Au premier rang des exigences formulées par ce syndicat d’agriculteurs figure en effet l’arrêt de ce programme. Financé à 44 % par des fonds publics et à 56 % par des partenaires privés, Génoplante a pour but d’analyser le génome de plusieurs espèces cultivées en Europe telles que le maïs, le blé ou le colza. Ce programme, qui s’appuie sur un réseau de laboratoires français dont deux sont situés à Evry, devrait faciliter le travail des spécialistes qui mettent au point des espèces génétiquement modifiées. Un objectif qui n’est pas du goût de la Confédération paysanne. Dans un tract publié à l’occasion de la manifestation, ses membres affirment que le but de Génoplante consiste "à faire payer à tous les contribuables les coûts de la privatisation du vivant" et qu’il serait donc préférable d’exiger du ministre de la Recherche "le redéploiement des moyens de recherche vers une agriculture durable, autonome et paysanne".
Le ni oui-ni non du ministre
De son côté, Roger-Gérard Schwartzenberg, le ministre de la Recherche, a fait connaître sa position - mitigée - sur les OGM à l’occasion de ces manifestations. S’il s’est déclaré attaché au moratoire sur les OGM, qui suspend les autorisations de culture et de commercialisation d’OGM jusqu’à la mise en place de dispositions effectives de la Commission européenne garantissant une meilleure traçabilité, il a tenu à souligner la nécessité de "mener des recherches pour sortir de l’incertitude, établir la vérité scientifique, évaluer les avantages et les risques, afin de pouvoir ensuite prendre des décisions rationnelles". Il a en outre précisé qu’il serait "absurde de détruire par la violence des serres ou des parcelles de culture expérimentale alors que ces recherches visent à établir la vérité". Un message directement adressé à José Bové qui, pour sa part, ne conteste pas les expérimentations sur les OGM. Sous certaines conditions. À travers ces actions, les membres de la Confédération Paysanne militent en effet pour le développement de ces cultures dans des serres et non pas à ciel ouvert, afin de limiter tout risque de pollinisation. Le débat citoyen sur les OGM, préconisé par le ministre de la Recherche réussira-t-il à s’engager ?
La Confédération paysanne:
http://www.confederationpaysanne.fr
Le programme Génoplante sur le site du ministère de la Recherche:
http://www.recherche.gouv.fr/techno...
Via Campesina:
http://www.sdnhon.org.hn/miembros/via