Des chercheurs américains ont mis au point une méthode de détection du mensonge qui serait beaucoup plus fiable que les techniques utilisées jusqu’à présent.
Tout commence par une partie de cartes. Une partie de cartes un peu particulière. Dix-huit volontaires sont soumis à un test dit de " connaissance coupable ", c’est-à-dire qu’ils mentent sciemment. Ils reçoivent, chacun, une enveloppe contenant 5 cartes à jouer. Ils les observent attentivement et les mémorisent, avant de les redonner au meneur de jeu. Ce dernier leur présente alors des lots de cartes. Dans tous les cas, même si les joueurs reconnaissent leurs cartes, ils doivent prétendre que ce ne sont pas celles qu’ils avaient en main. Pendant cette expérience, des chercheurs américains de l’Université de Pennsylvanie observent l’activité cérébrale des joueurs, au moyen de l’imagerie à résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Précise et simple à mettre en œuvre, cette technique relativement nouvelle (début des années 90) permet surtout d’étudier les phénomènes neuronaux, métaboliques, et d’irrigation sanguine liés à l’activité cérébrale. Elle a permis d’observer qu’un modèle distinct d’activité cérébrale se développe lorsqu’un des volontaires ment.
"Il y a des différences dans l’activité du cerveau lorsque les réponses sont des mensonges et lorsqu’elles n’en sont pas", explique, dans les colonnes de la BBC News, le docteur Daniel Langleben, qui conduit l’équipe de chercheurs américains qui ont mené l’expérience.
Selon ces scientifiques, un tel système pourrait se révéler plus efficace que ceux actuellement utilisés aux Etats-Unis. Les détecteurs de mensonge traditionnels se basent en général sur plusieurs paramètres physiologiques comme les pulsations cardiaques, la respiration, la tension ou la transpiration. Si la plupart des scientifiques pensent que l’activité cérébrale est un bien meilleur révélateur du mensonge, le docteur Daniel Langleben reste cependant prudent sur ses éventuelles applications : " Je reste réservé sur l’utilisation de cette découverte dans le cadre d’enquêtes criminelles ".