Les chercheurs d’IBM ont annoncé, dimanche 26 août, la mise au point d’un transistor minuscule et très performant, basé sur un nanotube de carbone. Une étape importante vers l’abandon du silicium.
100 000 fois plus fin qu’un cheveu : c’est la taille du mini-transistor mis au point par les chercheurs d’IBM. Ces derniers ont fait part de leur découverte, dimanche 26 août, à Chicago, lors d’un congrès de l’American Chemical Society. Certes, l’objet en question est incroyablement petit. Mais son intérêt ne tient pas tant à la performance technique réalisée qu’aux espoirs qu’il entraîne en matière de conception de puces plus rapides et qui dégagent moins de chaleur que celles actuellement produites pour l’industrie informatique.
10 000 fois plus de transistors
Ce mini-transistor est basé sur un nanotube de carbone, une molécule 500 fois plus fine que le silicium. Selon le New York Times, ce procédé permettrait de fabriquer des processeurs beaucoup plus performants que ceux d’aujourd’hui, puisqu’ils contiendraient 10 000 fois plus de transistors dans le même espace. Jusqu’à présent, les chercheurs savaient transformer des nanotubes de carbone en transistors : mais ces derniers, tous de type positifs, ne pouvaient transmettre aucune information. Plus intelligent, le transistor annoncé hier par IBM, est une sorte d’interrupteur à deux position (on/off), capable de changer un 1 en 0 et inversement. Il possède une partie recouverte d’atomes de potassium, qui se comporte comme un transistor négatif et une partie protégée par une couche de polymère qui agit comme un transistor positif. Il forme un "circuit logique", élément de base des ordinateurs. Et constitue une des pistes les plus sérieuses envisagées par les spécialistes de l’électronique pour remplacer le silicium.
Le successeur du silicium
"Nous atteignons les limites physiques du silicium, explique Ruppert Daeton, Communication Manager IBM Microelectronics Europe. Avec le silicium, nous ne pourrons pas continuer éternellement dans la course à la miniaturisation, et nous ne pourrons pas progresser au niveau de la phytolithographie, une étape importante et délicate dans la fabrication des puces." Depuis plus de 10 ans maintenant, les chercheurs d’IBM planchent sur les nanotubes de carbone, bien placés dans la course à la succession du silicium. Selon Ruppert Daeton, cette découverte reste toutefois une performance de laboratoire. "On a prouvé que c’était possible, précise-t-il. Mais avant de passer à l’industrialisation, il faudra encore des années de travail..."