Pour limiter le piratage, cinq des plus importants studios d’Hollywood s’allient pour lancer un système de téléchargement de films sur l’Internet.
Toute la fine fleur d’Hollywood s’est retrouvée, jeudi 16 août, pour annoncer le lancement d’une joint-venture spécialisée dans la distribution de films en ligne. MGM, Warner Bros, Paramount, Sony et Universal étaient là. Des sept " majors ", ne manquaient à l’appel que la Fox et Disney qui ont annoncé chacun de leur côté la mise à l’étude un système similaire. L’industrie du film espère ainsi éviter les désagréments de l’industrie du disque avec Napster. Car des systèmes d’échange P2P permettent en effet aux particuliers de stocker des morceaux de films ou même des films entiers et des copies de la Planète de Singes ou d’American Pie 2 circulent déjà sur la toile.
« Procurer aux gens honnêtes une alternative honnête »
Officiellement, les majors n’argumentent pas l’attaque frontale contre les pirates. Pour en juger, la déclaration au New York Times de Yair Landau, le président de Sony Pictures Digital Entertainment, : " Nous voulons procurer aux gens honnêtes une alternative honnête ". Le système de vidéo des majors sera accessible depuis n’importe quel ordinateur ou à partir d’une télévision reliée au réseau grâce à une connexion haut débit, dès fin 2001-début 2002. Le temps de téléchargement sera compris entre 20 et 40 minutes. Ce nouveau système ne sera en tout cas pas une alternative intéressante pour les internautes avides d’avant-première.
Un mois après la sortie en vidéo club
Pour ne pas plomber les entrées en salles ou la location de VHS et de DVD, les nouveautés ne seront accessibles que dans la fenêtre du pay-per-view , plus d’un mois après la sortie des films en vidéo club. On pourra seulement conserver le film pendant 24 heures, après le premier visionnage. Au-delà, le fichier s’autodétruira. Au cas où il aurait oublié de le regarder dans les délais impartis , l ’internaute ne pourra pas non plus garder le film plus d’un mois sur son disque dur,
Toutes ces restrictions illustrent les craintes des majors vis-à-vis du piratage. Mais les pirates ne sont pas leurs seuls ennemis. Le ministère de la justice qui avait déjà fait échouer un projet semblable de diffusion de vidéos sur le câble en 1981. Entre l’enclume des pirates et le marteau de la législation antitrust, les majors vont devoir avancer prudemment.