Le tribunal supérieur de justice en catalogne (TSJC) vient de donner raison à une entreprise pharmaceutique qui a licencié l’une de ses employées pour avoir consulté des sites de loisir sur son lieu de travail.
Silvia Rios, employée depuis 20 ans par l’entreprise pharmaceutique catalane Dermofarm, n’y travaillera désormais plus. Elle a été licenciée. Son crime ? Avoir navigué sur Internet, pendant toute une journée, le 22 mars 2000, avec l’ordinateur de l’entreprise. Depuis quelque temps déjà, rapporte le quotidien El Mundo, ses supérieurs enquêtaient sur les activités des employés de la compagnie en examinant leurs connexions au Web. Le 5 Avril 2000, preuves à l’appui des passages de Silvia sur différents sites, Dermofarm décide de la renvoyer. L’entreprise affirme que son employée surfait pour son plaisir et cite trois noms : Starmedia, un portail d’informations people ; Latincards, spécialisé dans les cartes postales personnalisées et Ying qui offre la possibilité de constituer un album photos en ligne.
Licenciement maintenu
De son côté, Silvia Rios explique que, durant cette même, elle a surtout consulté de nombreux autres sites afin d’obtenir des informations sur les tendances du marché pharmaceutique. Son rôle dans l’entreprise consistait justement à repérer les nouveaux produits et l’évolution du marché international. Elle rappelle, d’ailleurs, que personne ne lui avait imposé de restrictions pour accéder à Internet. Il y a quelques mois, un premier juge de Barcelone saisi de l’affaire par Silvia Rios lui avait donné raison en condamnant l’entreprise à la réintégrer (ou à lui verser plus de 160 000 francs, en plus des salaires non versés). Mais le 1er août, le TSJC, qui prend en charge les contentieux administratifs au sein de la région, a cassé cette décision et a mis fin à ses espoirs. L’entreprise n’a plus rien à débourser et le licenciement de Mme Rios est maintenu. Dans son avis, le TSJC considère que l’attitude de Silvia Rios constitue une "infraction nette au devoir de loyauté vis-à-vis de l’entreprise" et une "trangression du contrat initial". En clair, elle n’a pas fait la distinction entre ce qui est à elle et ce qui est à l’entreprise. Chez Dermofarm, en tout cas, Internet ne peut s’utiliser qu’à doses homéopathiques...