Des biologistes britanniques ont prouvé que des cellules de la moelle osseuse pouvaient se transformer en cellules de reins.
Pour compenser les défaillances d’un rein, il est possible d’y transplanter des cellules de moelle osseuse, qui se transforment en cellules de rein. Les biologistes britanniques qui sont parvenus à cette conclusion espèrent développer de nouvelles méthodes pour soulager certains malades du rein. Des malades qui, pour l’heure, vivent encore sous dialyse pour compenser leur insuffisance rénale, attendent la greffe d’un organe durant des années et doivent ensuite faire face à des problèmes de rejet immunitaire.
Cellules anti-rejet
Dans le Journal of Pathology Online, les scientifiques de l’Imperial Cancer Research Fund (ICRF) et de l’Imperial College School of Medicine de Londres expliquent ce processus qu’ils viennent de tester sur des souris. Lors d’une première étape, ils prélèvent des cellules souches adultes présentes dans la moelle osseuse du malade. Il s’agit de cellules qui se développent et deviennent des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes sanguines. Deuxième étape : les cellules souches sont transplantées dans le rein du patient. Troisième étape : elles se transforment en cellules rénales. À l’heure actuelle, il n’est pas question de faire "pousser" un rein à partir de ces cellules, juste de les utiliser pour soigner un rein et limiter les greffes de cet organe. Selon l’ICRF, environ un quart des greffes sont rejetées par le corps des receveurs au bout de cinq ans. De plus, elles entraînent la prise de médicaments anti-rejet coûteux. Les nouvelles cellules rénales, elles, sont complètement acceptées par le système immunitaire du receveur.
Futur remède miraculeux ?
Qu’il s’agisse de cancer du rein ou d’insuffisance rénale chronique ou terminale (incapacité à purifier le sang et à fabriquer l’urine), les perspectives thérapeutiques sont énormes. Cette découverte n’est pas la première du genre. L’année dernière, la même équipe avait conclu que les cellules souches adultes de la moelle osseuse pouvaient se transformer en cellules du foie. Le professeur Nick Wright, chef du département d’histopathologie (médecine des tissus) de l’Imperial Cancer Research Fund, explique les projets de l’ICRF : "Par la suite, nous allons tenter de reproduire le procédé pour réparer des dégâts aux intestins, dans le tissu nerveux et aussi au cerveau. Mais il serait certainement plus facile d’utiliser des cellules de fœtus pour reconstituer des organes de A à Z. On peut aussi envisager, dans l’avenir, des cellules de moelle osseuse contenant des gènes résistants au cancer ou à d’autres maladies. Pour ce qui est des cellules de rein, nous comptons commencer les expérimentations sur l’homme, l’année prochaine. Les premières applications prévues sont destinées aux patients qui ont besoin d’une dialyse."
Le communiqué de l’Imperial Cancer Research Fund
http://www.imperialcancer.co.uk/pre...
L’article de Wired
http://www.wired.com/news/print/0,1...
L’article original dans The Journal of Pathology Online
http://www3.interscience.wiley.com/...