Le premier lancement du mini-voilier expérimental, qui utilise les rayons du soleil pour se déplacer dans l’espace, a été un échec. Prochaine tentative à partir du mois d’octobre.
Premier lancement et premier échec pour le mini-voilier spatial expérimental, développé par la Planetary Society, une association américaine à but non lucratif. Capable de bouger sous la pression des rayons du soleil, ce vaisseau est censé atteindre des vitesses bien supérieures à celles des engins spatiaux actuels. Avec un objectif : explorer d’autres planètes et de contacter des extraterrestres.
Poussé par le soleil
Théoriquement, l’engin lancé jeudi dernier était capable de se mouvoir, poussé par les seuls rayons du soleil. Comme du vent qui pousse un voilier sur la mer, les ondes de photons peuvent agir physiquement sur ses deux panneaux ultra légers, épais de cinq millionièmes de mètres. Le vol devait permettre de déterminer si ces panneaux étaient capables de se déployer sous la très faible gravité rencontrée dans l’espace. Une caméra embarquée à bord devait fournir un témoignage visuel. Au bout d’une demi-heure, la capsule contenant la caméra était supposée se détacher de la voile, atterrir en parachute quelque part au Kamchatka et émettre un signal d’appel radio. Mais l’engin n’a jamais déployé ses panneaux. Vendredi dernier, après l’échec du test et la chute de la fusée, deux hélicoptères fouillaient les confins de la Sibérie pour retrouver des débris éventuels. Jusqu’ici sans succès.
Un projet de science-fiction
Cette première ratée de la marine à voile spatiale (coût : 4 millions de dollars, 30 millions de francs) est d’abord une initiative américaine, bien que le lancement a été effectué par une fusée russe. La Planetary Society, qui a lancé ce projet baptisé Cosmos 1, a été fondée par trois passionnés de voyage spatial, dont le défunt astronome Carl Sagan. Ce dernier était un apôtre du projet SETI voué à la recherche d’une intelligence extraterrestre. Son livre Cosmos et ses émissions de vulgarisation scientifique l’ont fait connaître du grand public américain. En cherchant à mettre au point des voiliers spatiaux capables d’accélérer progressivement à de très grandes vitesses et de voyager dans des délais raisonnables jusqu’à d’autres planètes, Cosmos 1 vise à concrétiser la vision de Carl Sagan, qui pensait que l’humanité, pour "survivre à son adolescence technologique", devait faire voile vers les étoiles... Et s’y établir.
Le programme continue
À l’heure où certains remettent à l’ordre du jour la guerre des étoiles, les armateurs privés de la Planetary Society songent bien à utiliser un laser pour "tirer" vers un voilier spatial... Mais seulement pour compenser l’insuffisance des rayons du soleil à mesure que le vaisseau s’en éloigne, pas pour le détruire. Susan Lendroth, responsable des événements à la Planetary Society, précise : "La prochaine étape, c’est le lancement d’un véritable engin spatial entre octobre et décembre." Bon vent...