Le ministère brésilien de la Justice a décidé, vendredi 18 mai, de poursuivre la branche locale de Microsoft pour des pratiques anti-concurrentielles.
Microsoft Brésil s’est-il rendu coupable de pratiques anti-concurrentielles en liant son logiciel Money – qui sert à faire ses comptes – au pack Office ? C’est la question posée par le ministère de la justice brésilien. Celui-ci a annoncé, vendredi 18 mai, qu’il lançait une procédure administrative contre la filiale locale du géant mondial du logiciel. Une plainte a été déposée, en 1998, par la société Paiva Piovesan Enghenaria & Informatica Ltda, éditrice de programmes de comptabilité. Ce concurrent estime que Microsoft a enfreint la législation anti-trust brésilienne en rendant Money indissociable d’Office. Le ministère brésilien de la justice estime que cette stratégie a contribué au contrôle du marché par Microsoft à hauteur de 96 %.
Privé de marchés publics
L’organe administratif a décidé de transmettre le dossier à une entité chargée de trancher d’ici deux mois. En préconisant des sanctions lourdes : une amende pouvant aller jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires réalisé par Microsoft Brésil en 1997 (l’année précédant la plainte), et l’interdiction de participer à des appels d’offres publics pendant cinq ans. De son côté, la multinationale américaine a nié toutes ces imputations. Le quotidien O Estado de São Paulo indique, par ailleurs, que la justice brésilienne enquête sur un sujet voisin : des packs Microsoft destinés à une distribution gratuite auraient été acquis par la Banque du Brésil et la Caisse d’épargne sans passer par le moindre appel d’offre.