Paresser au soleil pour accumuler de l’énergie. La tactique du lézard devient une réalité pour l’homme avec l’arrivé de textiles rechargeables à la lumière.
Tu m’électrises.
Normal, mon pull est en fibres photovoltaïques.
Ce dialogue surréaliste ne sera pas si improbable à l’avenir. Dans un article à paraître dans le prochain numéro de la revue New Scientist, Martin Rojahn fait le point sur les recherches qu’il mène sur un tout nouveau matériau. Avec son équipe de l’université de Stuttgart (RFA), il a mis au point des câbles cylindriques et souples, qui, une fois tissés, donneraient naissance à des tissus capables de transformer l’énergie solaire en courant électrique.
Le principe est proche de celui des petits panneaux utilisés pour l’alimentation des calculatrices solaires. Entre trois couches de silicium, sous une forme amorphe suffisamment souple pour être déposée sur des supports incurvés, sont intercalés deux électrodes conductrices. La couche supérieure est enrichie en électrons alors que la couche inférieure est appauvrie. Sous l’impact des rayons lumineux, les électrons se déplacent de la zone riche vers la zone pauvre créant un courant électrique dans la fibre.
Tissus sans fils
Pour l’instant, la principale difficulté technique du procédé réside dans la connexion des différents brins dans l’étoffe. Mais les avancées sont déjà suffisamment probantes pour être présentées lors de la conférence annuelle de la Materials Research Society qui se tiendra du 16 au 20 avril aux Etats-Unis, à San Fransisco. Les techno-addicts entrevoient déjà le champ ouvert par ces panneaux solaires portables : recharge des batteries de téléphones portables, alimentation de baladeur mp3 et d’agenda personnel. À condition, bien sûr, de ne pas rester dans le noir...
D’un point de vue esthétique, les fashion-victimes et les créateurs de mode surveillent aussi d’un œil attentif l’émergence de ces nouveaux textiles. L’utilisation de tissus à " micro-encapsulation ", étoffes libérant parfums et molécules actives, a ainsi été promue dans la collection de haute couture par Olivier Lapidus, le fils de Ted. Il a également travaillé, comme l’équipe allemande, sur les tissus " énergétiques ", mais à base de panneaux solaires cette fois. Pour ses tailleurs connectés à Internet et ses robes musicales, le styliste a collaboré avec les laboratoires de recherches. Et s’est lancé dans la course au dépôt de brevets. Ce n’est, sans doute, qu’un début.
Le site du Newscientist
http://www.newscientist.com
Materials Research Society:
http://www.mrs.org