Curl, une start-up américaine, propose une nouvelle solution, baptisée Surge, pour en finir avec les pages internet statiques et mornes. À la tête de l’entreprise, Timothy Berners-Lee, le père du Web en personne.
Quelques déformations sont disponiblesCurl |
Lorsqu’il évoque Surge, Tim Berners-Lee ne mâche pas ses mots. Il parle "
d’une des plus importantes nouvelles technologies internet, depuis la création du réseau mondial". Mais celui qui a créé le World Wide Web, en 1990, et tous ses principaux standards (HTML, HTTP, URL) n’est pas la seule pointure chez Curl. Parmi ses membres, la start-up compte aussi Michael Dertouzos, directeur du laboratoire informatique du MIT, qui a amené avec lui plusieurs de ses collègues. Les investisseurs ont, semblent-ils, été convaincus, puisque 42 millions de dollars ont été injecté dans l’entreprise fondée en 1998, à Cambridge, aux ...tats-Unis. Bref, avec ce budget et de telles signatures, Curl et sa technologie Surge étaient attendus au tournant.
Pas assez flexible
Cet objet est manipulable en temps réel, et ne pèse que 39,6 KoCurl |
Depuis quelques jours, on en sait un peu plus sur ce fameux système. Techniquement, le principe utilisé par Surge ressemble un peu à celui employé par Sun, avec Java : il s’agit du téléchargement de petites applets qui s’exécutent sur la machine cliente. Elles mobilisent d’ailleurs très largement les ressources (mémoire et processeur) de l’ordinateur. Plusieurs démonstrations sont disponibles sur le site de
Curl. Leur visualisation nécessite l’installation d’un plug-in, téléchargeable gratuitement, mais qui n’existe, pour l’instant, qu’en version pour Windows (des versions pour Mac, Linux et les PDA devraient suivre). Si graphiquement, ces animations ne sont pas époustouflantes, elles présentent, en revanche, l’avantage d’être relativement légères. C’est d’ailleurs l’un des principaux arguments avancés par Curl. "
Le HTML a été conçu pour des documents statiques, explique, sur le site de la start up américaine, David Kranz, responsable de l’architecture logiciel chez Curl et ancien collègue de Dertouzos au MIT.
Il n’est pas suffisamment flexible, et entraîne des chargements très lourds."
Les clients ne se bousculent pas
La technologie Surge, grâce à des éléments allégés, devrait permettre aux sites web d’économiser de la bande passante. En contrepartie, Curl facture ses clients au Giga Octet émis. Elle reprend, en quelque sorte, d’une main ce qu’elle fait économiser de l’autre. Dans un article sur le site Linuxgram, Robert Batty, le responsable des ventes et du marketing, explique que British Telecom a mis six mois pour développer une application spécifique en Java pesant 250 Ko ; alors que, écrite avec Curl Surge Lab (l’outil de développement de Curl), dix jours et deux ingénieurs plus tard, elle ne pesait plus que 35 Ko. L’exemple est certainement un peu caricatural, mais permet de se faire une idée de la puissance de la technologie. Pour le moment, les promesses "d’un téléchargement plus rapide, de temps de réponses optimisés et d’un contenu plus riche avec des animations, des graphiques et des éléments interactifs" ne semblent que partiellement tenues. Et, mis à part British Telecom, qui a annoncé son intention d’acheter la licence, les clients de Curl ne se bousculent pas encore au portillon.