Les illusions s’évaporent ? Les rigoles observées à la surface de Mars ne seraient pas creusées par un ruissellement d’eau, comme on l’avait annoncé jusqu’à présent, mais par du dioxyde de carbone liquide. La controverse relance l’idée d’un voyage sur la planète rouge.
"On a trouvé de l’eau sur Mars !" Voic, depuis plus d’un an, le leitmotiv fracassant de la recherche spatiale. Dans l’atmosphère, sous la croûte, à la surface, les scientifiques voient le précieux liquide partout et baignent dans l’euphorie. Relativisons. La proportion d’eau dans la couche gazeuse qui entoure Mars atteint seulement 0,03 %. Si la présence de glace dans les calottes qui couvrent les pôles est à peu près certaine, son existence en profondeur n’est en rien vérifiée.
Une hypothèse qui tombe à l’eau ?
Le dernier coup vient d’être porté par une équipe américaine de l’Université d’Arizona, remettant sérieusement en question l’hypothèse de rivières à la surface de la planète. Dans la dernière publication du Geophysical Research Letters, Donald MusselWhite et ses collègues proposent une théorie alternative. Les ravins observés sur les clichés rapportés par Mars Global Surveyor seraient dus à un écoulement de dioxyde de carbone à l’état liquide. Et non à de l’eau, beaucoup moins stable que le CO2 dans les conditions de température et de pression existantes. La polémique relance un vieux rêve : se poser sur le sol martien. Malgré l’échec cuisant des missions Mars Climate Orbiter et Mars Polar Lander fin 1999, la Nasa relance d’ambitieux projets dont celui d’aller récupérer des échantillons. Le Centre National d’...tudes Spatiales (CNES) s’est associé à ce "Mars Sample Return" américain. Le projet français PREMIER (Programme de retour d’échantillons martiens et installation d’expériences en réseau) prévoit notamment le déploiement d’atterrisseurs sur le sol martien. Départ prévu en 2007 pour une arrivée en 2008.
Un cadeau du ciel
Quatre robots mobiles seront développés par le consortium européen dans le cadre d’un projet parallèle, le NetLander. Cette mission, dont l’objectif principal est l’exploration géophysique de la planète, sondera aussi les profondeurs du sol et analysera des échantillons de surface pour détecter une éventuelle présence d’eau. Pour se préparer à l’analyse des futurs précieux échantillons, les scientifiques du CNRS devraient recevoir le 4 avril de quoi se faire la main : une météorite martienne trouvée en novembre dernier dans le désert du Sahara. Un petit pas de plus dans la connaissance de planète rouge. Pour les accros de Mars favorables à la colonisation, l’association Mars Society propose une pétition en ligne pour "convaincre les décideurs [...] que l’établissement sur Mars est le plus grand effort humain de notre temps".
Centre national d’études spatiales:
http://www.cnes.fr
L’article de la BBC sur l’étude américaine:
http://news.bbc.co.uk/hi/english/sc...