Des chercheurs australiens ont implanté du tissu ovarien dans des souris, tandis que des scientifiques américains ont introduit des cellules humaines dans le cerveau de ces petits rongeurs. Ces études se heurtent à des obstacles éthiques.
Jusqu’à présent, les seules souris qui possédaient une vague ressemblance avec les humains appartenaient à la famille de Mickey. Ce n’est plus le cas depuis la semaine dernière. En Australie, une équipe de chercheurs du Royal Women’s Hospital de Melbourne a réussi à implanter, dans une souris, du tissu ovarien humain préalablement congelé. L’expérience fut un succès : les follicules, éléments indispensables de l’ovulation, se sont développés de façon normale. Quelques jours plus tôt, des chercheurs américains avaient dévoilé le résultat de leur étonnante recherche : ils ont réussi à faire grandir des souris dont un quart des cellules du cerveau provenaient... de cellules souches d’un cerveau humain ! Cette expérience, menée conjointement par des membres de l’université de Stanford, du Salk Institut et de l’entreprise californienne StemCells a consisté à prélever des cellules souches (des cellules indifférenciées, qui se spécialisent dans différentes fonctions) sur un humain, puis à les introduire dans le cerveau d’un bébé souris. Sept mois après, les scientifiques ont constaté que des cellules humaines actives, spécialisées dans toute une variété de rôles, s’étaient répandues dans le cerveau des animaux.
Un cerveau d’homme dans une tête de souris
Certes, ces expériences mèneront sans doute à la découverte de nouveaux traitements basés sur l’implantation de cellules saines, développées sur des animaux, en remplacement de cellules déficientes chez les malades. Pour aider les femmes stériles suite à une ablation des ovaires ou à une chimiothérapie dans le premier cas, pour guérir les patients atteints de dégénérescence du cerveau comme dans le cas de la maladie d’Alzheimer dans le deuxième exemple. Mais de telles expériences posent aussi un véritable problème éthique. "La prochaine étape de notre projet pourrait consister à élever des souris dont le cerveau serait entièrement constitué de cellules humaines, a déclaré Irving Weissman, professeur à l’université de Stanford au Financial Times. Mais cette étape ne verra pas le jour sans une étude minutieuse préalable sur l’aspect éthique de nos travaux."