Les Anglais de Desperate Optimists ont réalisé, à sept réalisateurs différents, 63 épisodes de la vie d’une femme : une série en ligne, ambitieuse et esthétique.
Lancer des caméras à la poursuite d’un personnage féminin qui, 24 heures durant, va tenter de "vivre la vie comme elle est" dans les rues de Hackney, au nord-est de Londres. Encore un jeu de survie ? Non, une série. Map 50 est un soap opera sur le Web. Les sept premiers épisodes de ce concentré de pur design anglais ont été mis en ligne le 9 février, et sept seront ajoutés, tous les vendredis, jusqu’au 9 avril 2001. Map 50 est une histoire en neuf segments que se partagent sept auteurs-réalisateurs : 63 épisodes, uniques et compatibles comme les pièces d’un puzzle.
Rien au hasard
Ainsi, Alan Howley utilise des images fixes. Joe Lawlor, les prises détournées de 48 caméras de surveillance couvrant la zone de Hackney. Les épisodes de Chrstine Molloy contiennent des films cachés que lancent les mouvements de la souris. Le groupe allemand Pleasant_net fait intervenir ses images dans des découpes de cartes postales ou de plans de métro, improvisant un regard touristique dans une zone urbaine fort peu touristique. De gros plans sur certains détails, en textes naïfs ou poétiques, accompagnant des images tour à tour froides ou intimes, on grappille cette œuvre que traverse 24 heures durant l’actrice et artiste Gillian Wylde.
À la fois esthétique, travaillé et aisé d’accès, Map 50 ne doit rien au hasard, même pas son nom : son intrigue se déroule sur le territoire défini par la carte numéro 50 de l’Atlas des rues du Grand Londres. Pour sa réalisation, Desperate Optimists - un groupe de production audio-video, online, offline et live - a reçu le soutien du Art Council of England.