La Bibliothèque du Congrès a rempli son pari : numériser 5 millions de documents pour le tournant du millénaire. Du premier jazz au dernier Bush, les mots, les sons et les images de toute l’histoire des Etats-Unis, disponibles d’un clic.
Ce n’est pas une petite affaire, remarque Wired : quand la Bibliothèque du Congrès a attaqué la numérisation de cinq millions de ses documents historiques, voici cinq ans, l’Internet balbutiait. Le pari - les mettre en ligne pour l’an 2000 a été tenu. Et l’American Memory Project est désormais l’un des plus importants ensembles consacrés à l’histoire américaine jamais créés. Il rassemble 90 collections de manuscrits, d’imprimés, de cartes, de films, d’enregistrements sonores et de photos. De Leonard Bernstein à Jack Ruby, l’assassin de l’assassin de Kennedy, des discours de la Première guerre mondiale aux chants des Indiens Omaha, en passant par les images d’un New York quasi-préhistorique, c’est une Amérique politiquement bien correcte qui est présentée ici. Elle bat sa coulpe sur ses crimes, et n’oublie pas de mettre en scène, outre ses "Américains natifs", ses "Américains africains" et ses "Hispaniques". Coca Cola présente 50 ans de pub télévisée. Thomas Edison, les Suffragettes, les ranches sont là. Et pourquoi pas ? L’Européen curieux d’images, de mots et de sons n’a pas de raisons de bouder son plaisir.
Coca-Cola sur du velours
La question, pour les Américains, est ailleurs. Cinq millions de documents, c’est peu, comparé aux 120 millions constituant le fonds de la Library of Congress, qui n’a pas encore développé de stratégie numérique d’envergure. Il lui manque les moyens de son ambition. En outre, les donateurs privés ont influé sur le choix des documents : AT&T a financé la numérisation des items relatifs à Alexander Graham Bell, pionnier des télécoms. Reuters a versé un million de dollars pour que les "Jefferson and Washington Papers" soient mis en ligne. Coca-Cola ? La firme d’Atlanta joue sur du velours. Mais les collections de la Bibliothèque comportent sûrement des raretés que les chercheurs et les universitaires auraient préféré pouvoir étudier depuis leur écran. "L’ American Library Project a été un excellent pilote. Il a permis à la Bibliothèque d’apprendre à se mesurer au numérique, remarque James O’Donnell, expert des systèmes d’information à l’Université de Pennsylvanie, et coordonnateur d’un rapport sur cette entreprise. Mais pour nous, il n’a encore qu’une pure valeur démonstrative."
L’article de
Wired:
http://www.wired.com/news/culture/0...
The American Memory Project, le site de la bibliothèque numérisée:
http://memory.loc.gov/ammem/amhome.html