16/01/2001 • 18h32
ARCHIVES 1.09 - Petit libraire deviendra banquier
Créateur de la première librairie en ligne du monde, Christian Jagodzinski partage son temps entre Paris et la Floride, où il a rejoint une banque d’affaires de la netéconomie.
Son associé le qualifie de « visionnaire » et vante « sa capacité à conjuguer la créativité technologique, la vision marketing et le pragmatisme des affaires ». Lui se contente de dire : « Je vais droit aux buts que je me suis fixés ». D’origine polonaise et né en Bavière, Christian Jagodzinski vit entre Paris, Fidji et Miami et incarne la mondialisation heureuse. À 32 ans, il entame sa deuxième vie dans la netéconomie, chez Intuitu-Capital, une banque d’affaires. Les siennes ont démarré quand il avait 15 ans : avec un ami de Regensburg, il occupait alors ses après-midis à la conception de logiciels pour « une sorte de webagency sur BTX, le minitel allemand ». Un an plus tard, un tribunal autorise les deux ados à créer leur entreprise. Dès ses 18 ans, le fils d’universitaire bosse à plein temps. En 1991, les deux copains relient un cédérom, Internet et un moteur de recherche pour un grossiste en livres. Ils viennent de créer la première véritable librairie en ligne du monde. Sept ans plus tard, le tandem revendra Telebook, leader européen, à l’Américain Amazon. « L’entreprise pesait 30 millions de dollars. Nous avons été payés en actions, qui valaient cinq à dix fois plus à la vente, un an plus tard », confie-t-il. Malgré le poste sur-mesure et les 50 jours de vacances offerts par la firme de Seattle, Jago reprend sa liberté dès juin 1999. Sa mue vers la banque d’affaires se fait tranquillement : « Après six mois de vacances et de voyages, des amis m’ont demandé des conseils en technologies et m’ont proposé d’investir dans leur start-up. Des gens m’ont envoyé des business plans. » En mai 2000, il a rejoint Thierry Chétrit, fondateur d’Intuitu-Capital, qui dit vouloir bâtir « la banque Lazard de la netéconomie ». Amateur de design, de parapente et de belles voitures, le gamin qui concevait un logiciel de jeux vidéo parce qu’il « trouvait ça bon d’être au contrôle de la machine » finance aujourd’hui l’amorçage « de nouveaux moyens d’appliquer la technologie ». Sa devise reste celle qui a fait sa fortune : « Être le premier au bon moment. »
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