Les incubateurs indépendants privés n’ont rien inventé. En France et aux ...tats-Unis, des dizaines de structures publiques soutiennent, dans l’ombre, les jeunes pousses depuis des années.
Au grand concours de la hype, pardon, de la notoriété, Tocamak ou Republic Alley - même s’ils jouent désormais profil bas - battent encore à plate couture Crealys (Lyon), Eurasanté (Lille) ou Agoranov (Paris). Ces incubateurs publics figurent pourtant eux aussi parmi les 450 acteurs français du secteur, qu’ils soient incubateurs, pépinières, technopoles ou Centres européens d’entreprise et d’innovation. La tendance est la même outre-Atlantique. "En 1980, on recensait 12 structures d’incubation aux ...tats-Unis. Elles sont aujourd’hui plus de 900, rappelait récemment Dinah Adkins, le directeur de la National Business Incubation Association (NBIA). Et si l’attention des médias se concentre sur les incubateurs privés, ils représentent seulement un tiers du total."
Non à la dictature de la success story
"Même peu nombreux en France, l’arrivée des privés a fait l’effet d’un coup de pied dans la fourmilière, analyse Claudine Schmuck, directrice de Global contact et spécialiste du secteur. Ils obligent les "anciens", les structures publiques, à réfléchir, à réorienter leurs services, à devenir plus agressifs." Le tonitruant Claude Allègre, de passage au ministère de l’...ducation nationale et de la Recherche, l’a bien compris et a créé, dans la loi sur l’innovation, le label d’incubateur public. Trente centres régionaux ou locaux ont déjà reçu ce label, comme, par exemple Atlanpole, la technopole de Nantes-Atlantique. Son directeur général expose la philosophie de l’incubateur public : "Nous n’offrons pas des locaux mais l’accès à un réseau d’experts. Notre but n’est pas forcément de donner naissance à des success stories mais plutôt de mettre en valeur le travail des laboratoires de recherche", insiste Jean-François Balducchi, également président du Réseau France Technopoles Entreprises Innovation (RFTEI).
Privés de concurrence
Contrairement à un incubateur privé, qui reçoit souvent des plans d’affaires déjà très formatés, Atlanpole travaille à la source. "Nous allons dans les laboratoires, nous rencontrons des thésards, des futurs diplômés de DESS et nous les sensibilisons à la création d’entreprise", raconte Jean-François Balducchi. La sélection reste drastique : 280 contacts établis par Atlanpole cette année ont débouché sur l’incubation de "seulement" 27 entreprises. Parmi elles, Sinfobio développe un projet bionumérique. Sa fondatrice travaillait dans un laboratoire de l’Inserm. "Il nous a fallu la former au monde de l’entreprise, qu’elle ne connaissait pas, lui trouver un co-manager. Ça a été un parcours de plusieurs mois", raconte Jean-François Balducchi. Ce travail à la source distingue nettement Atlanpole de ses homologues privés. "Sur nos 27 projets, 16 viennent d’un laboratoire et trois seulement pourraient intéresser des incubateurs privés", souligne Jean-François Balducchi. Futures succes stories ou pas, ces 27 jeunes pousses ont au moins une vertu : l’emploi. Leurs plans de développement à trois ans prévoient tous l’embauche de 15 à 20 salariés.
Réseau France Technopoles Entreprises Innovation
L’incubation sous l’égide du ministère de l’Education
http://www.education.gouv.fr/creation/
La National Business Incubation Association (États-Unis)
http://www.nbia.org/
Global contact
http://www.global-incubation.com