Freeserve, AOL, AltaVista, OneTel, Freesurf... Ils se sont tous essayé à la formule "forfait illimité". Résultat ? Des échecs cuisants ou de sérieuses difficultés pour survivre.
Freeserve a décidé de frapper fort. Le 6 octobre dernier, le numéro 1 des fournisseurs d’accès Internet (FAI) en Grande-Bretagne a déconnecté ses plus gros abonnés au forfait illimité. Motif ? "Ils passent trop de temps en ligne", justifie le communiqué. Un comble pour une société qui propose aux internautes de débourser 10 livres (environ 100 francs) par mois pour surfer 24 heures sur 24 ! Mais une pratique plutôt courante pour les FAI qui se lancent dans la formule illimitée : on se souvient que OneTel avait fermement éjecté les "fraudeurs" français de sa formule "Paradis des surfeurs"(lire OneTel chasse les gros surfeurs de son paradis), tout comme FreeSurf, en août dernier. Dans ces deux cas, la désignation d’un grand nombre de "tricheurs" semble le prétexte idéal pour abandonner les forfaits illimités.
...chec sur échec
Pourquoi ? Parce que la formule est toujours victime de son succès auprès du public et impossible à gérer par les fournisseurs. En réalité, l’illimité est exorbitant et risque à chaque instant de faire chavirer la barque des entreprises qui le mettent en place. Outre-Manche, World Online s’y est brûlé les doigts au bout d’à peine un mois et Altavista s’est carrément ridiculisé (lire La boulette d’Altavista Grande-Bretagne). En Italie, le FAI Tiscali a renoncé à ses projets, par prudence. En France, outre OneTel et FreeSurf, World Net a dû jeter l’éponge en septembre. Dernièrement, Stéphane Treppoz, son PDG, a appelé à un changement de la politique de l’...tat, conscient que si les choses continuaient ainsi, son forfait à 99 francs lancé en septembre ne pourrait jamais être viable.
Cinq à dix francs de l’heure
Car le problème, c’est qu’en France, comme dans de nombreux autres pays européens, les fournisseurs doivent débourser des sommes proprement exorbitantes pour avoir le droit d’utiliser la boucle locale, dont les France Télécom, BT (ex-British Telecom) et autres opérateurs historiques détiennent le monopole, au moins jusqu’au début 2001. Et ces établissements réclament d’être payés à la durée, pas au forfait mensuel. Concrètement, cela signifie que chaque heure, un FAI dépense entre 5 et 10 francs par foyer connecté. Impossible donc de rentrer dans ses frais, sauf si le fournisseur acquiert une clientèle de "pères de famille", c’est-à-dire qui surfe peu. D’où des méthodes souvent brutales pour déconnecter les gros consommateurs, coûte que coûte. Mais il y a un problème : à part ces accros, qui peut être séduit par la possibilité de surfer 24 heures sur 24 ?
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