France Télécom se dégage complètement de Noos. Le dernier acte d’une mue difficile pour l’opérateur, ex-Suez-Lyonnaise Câble, qui a jusqu’ici accumulé les déficits financiers et les embrouilles.
Le câblo-opérateur britannique NTL et la banque d’investissement américaine Morgan Stanley Dean Witter ont conclu lundi 7 août un accord de rachat de la participation de 49,9 % détenue par France Télécom dans Noos. Pour un montant total de 8,86 milliards de francs, NTL s’octroie une part de 27 %, Morgan Stanley Dean Witter obtenant 22,9 %. France Télécom, qui a investi 25 milliards dans la construction du réseau depuis le début du Plan Câble en 1982, encaisse, après amortissements, une plus-value de 3,5 milliards de francs. Cette annonce est la suite logique du désengagement de France Télécom entamé il y a deux ans. Noos (ex Lyonnaise des Eaux) ayant décidé d’aller vers Internet et la téléphonie, l’opérateur se retrouvait en conflit d’intérêts.
5 milliards d’investissements
Noos, désormais valorisé à 17,7 milliards de francs, est finalement débarrassé de France Télécom, qui était jusqu’ici propriétaire du réseau. Fort de 730 000 abonnés grand public, il est leader du marché avec 22 % de parts.
Les nouveaux partenaires vont investir, au prorata de leur participation, 5 milliards de francs pour adapter le réseau, encore lourdement déficitaire. Avec des pertes prévues de 900 millions de francs cette année (pour un chiffre d’affaires de 1,2 milliard), Noos est encore loin d’être le fournisseur de contenu multimédia annoncé en grandes pompes en mai et juin dernier (40 millions de francs de campagne pub). Avec seulement 44 000 abonnés Internet et 3 000 abonnés téléphonie (Annecy et Chambéry), Noos soufre en plus d’une mauvais image et peine à recruter de nouveaux clients. La direction a tout de même annoncé un doublement des abonnés Web avant la fin de l’année et un passage à l’équilibre financier pour 2004.