Microsoft combat le démantèlement auquel veut l’exposer le gouvernement américain. Dans une ultime tentative de négociation, la firme de Redmond amorce une position de repli.
Reconnu coupable d’abus de position dominante, Microsoft avait jusqu’au 10 mai pour réagir à la volonté, émise par le ministère de la Justice américain et 17 des 19 ...tats plaignants, de démantèlement de sa société. Les conclusions de la firme informatique ne sont guère surprenantes : Bill Gates est contre... Et pas pour n’importe quelle raison : il affirme qu’une telle décision serait non seulement disproportionnée mais, surtout, porterait préjudice à l’économie américaine dans son ensemble. Sa logique : les produits Microsoft ont permis à des millions d’utilisateurs d’être plus performants, et donc à l’économie du pays d’être en pleine santé. Toucher à Microsoft, c’est se tirer une balle dans le pied...
Remèdes limités
Mais pour prouver sa " bonne foi", la firme met un peu d’eau dans son vin en émettant un lot de propositions destinées à contrecarrer celles du gouvernement américain. Notamment l’assurance que les constructeurs informatiques pourront présenter sur Windows les logiciels et les navigateurs de leur choix ou l’ouverture de certains des codes sources qui composent Windows. "Ils ont joué intelligemment en proposant des remèdes limités, analyse Warren Grimes, professeur de droit à l’université Southwestern de Los Angeles, sur Fox News Online. S’ils avaient refusé toute concession, ils auraient pris le risque de se montrer arrogants." Pour Rich Gray, avocat anti monopole du Conseil général exterieur de la Silicon Valey, cité par le même quotidien en ligne, Microsoft a fondé sa défense sur le fait que le ministère de la Justice est allé trop loin. "Je pense que certains arguments sont assez forts, explique-t-il, je ne suis pas convaincu que ces arguments persuaderont le juge Jackson, mais ils peuvent persuader une cour d’appel."
Scission post élection ?
Réaction immédiate dans cette partie d’échec : le département américain de la Justice a immédiatement taxé d’"inefficaces", les propositions faites par Microsoft. Dix-sept ...tats devraient se prononcer sur ces propositions le 17 mai. Une audition officielle avec le juge Jackson est prévue pour le 24 mai prochain : Microsoft devrait y exposer les concessions auxquelles elle est prête à consentir afin d’échapper à un verdict trop dur. Si jamais la scission se confirmait néanmoins, la société a d’ores et déjà affirmé qu’il faudrait plus de six mois (ce qui repousserait à une date postérieure aux élections de novembre, durant lesquelles le président, mais aussi les gouverneurs, seront réélus...) pour l’envisager, tandis que l’instauration des seules restrictions prônées par le gouvernement demanderaient à elles seules quatre mois de réflexion. On pouvait s’en douter : Microsoft est prêt à lâcher du lest pour ne pas être pas tronçonné. Mais jusqu’à quel point ?
Les propositions de l’oncle Bill
Arrêter de faire apparaître l’icône de son navigateur, Internet Explorer, sur le bureau de Windows
Permettre aux fabricants d’ordinateurs de faire apparaître n’importe quel logiciel, même concurrent, sur le bureau de Windows.
Une offre contractuelle égale pour les constructeurs d’ordinateurs, indépendamment de leur relation avec des fabricants de logiciels concurrents.
Un accès égal aux technologies permettant à n’importe quel fabriquant de logiciels d’écrire facilement des programmes pour Windows - équivalent à l’ouverture de certains codes sources.
Une offre contractuelle égale pour les constructeurs d’ordinateurs, indépendamment de leur relation avec des fabricants de logiciels concurrents.
Un accès égal aux technologies permettant à n’importe quel fabriquant de logiciels d’écrire facilement des programmes pour Windows - équivalent à l’ouverture de certains codes sources.