C’est fini. Les négociations ont explosé en vol et Bill Gates n’a plus qu’à attendre que le juge Jackson le déclare coupable. Les concurrents de Microsoft ne savent pas encore si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle.
C’est fini. Les négociations ont explosé
en vol et Bill Gates n’a plus qu’à
attendre que le juge Jackson le déclare coupable.
Les concurrents de Microsoft ne savent pas encore
si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle.
Pour trouver un accord à l’amiable, ils
étaient visiblement 19 de trop dans l’affaire
Microsoft. Dix-neuf : le nombre d’...tats
américains qui s’étaient joints
à la plainte déposée par le gouvernement
américain. Et ce sont sans doute eux qui ont
fait échouer les discussions pour éviter
la sentence. En annonçant qu’il renonçait
à trouver un accord, le médiateur, le
juge Richard Posner, a remercié Microsoft et
le département de la justice américain
pour leurs efforts. Mais il n’a pas dit un mot
sur les ...tats. Un signe que ce qui devait arriver
est effectivement arrivé : les élections
sont imminentes et, pour certains ...tats, obtenir
une condamnation de Microsoft est politiquement un
bon coup...
Taillée en pièce ?
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Microsoft |
Microsoft
sera donc condamné. Cela ne fait presque
aucun doute à lire les "findings"
- les conclusions - du juge Thomas Jackson.
Mais quelles seront les sanctions ? La version douce
n’envisage que des obligations de changement
de comportement commercial et une amende. La version
dure parle de démantèlement : l’explosion
en plusieurs entités de la deuxième
plus importante société de logiciels
au monde (derrière IBM). Humiliante pour
Gates, cette décision peut aussi s’avérer
traumatisante pour l’industrie.
Quelle sera la réaction de la Bourse, déjà
fragile sur les valeurs technologiques ? Cela va-t-il
désorganiser durablement les différentes
parties de l’empire Gates, et donc, qui sait,
l’industrie elle-même ? Pire : et si
les "Microsoft babies" s’avéraient
encore plus performantes que la maison mère...
Vision d’horreur pour les concurrents.
Un jeu de patience
Calmons-nous : une fois la condamnation prononcée
(fin de semaine ?), la décision des sanctions
n’interviendra pas avant plusieurs semaines,
voire plusieurs mois. Et leur application peut,
elle, prendre des années. Bill Gates sait
qu’il a des atouts, qu’il peut essayer
de négocier des sanctions "acceptables"
contre la promesse de ne pas faire appel de la décision.
Pour les ...tats qui ont, semble-t-il, fait
capoter la négociation, l’important
est dans la sentence. Les sanctions, elles, sont
sans doute négociables, tant qu’il y
en a. Et pour qu’elles aient lieu, mieux vaut
négocier. Sinon ? On y est encore dans huit
ans. Et d’ici là, qui sait ce que sera
devenu Microsoft ?