05 12 2022
Retour a la home
Rubrique Économie
Économie
Rubrique Société
Société
Rubrique Technologies
Technologies
Rubrique Culture
Culture
MOTS CLÉS
 
Tous les mots

DOSSIERS...
 Le projet |  L’équipe |  L’association |  Nos outils  | Actualités |  Sources |  Alertes  
Abonnés : connectez-vous

 
Oubli du mot de passe
TRANSFERT S'ARRETE
Transfert décryptait l'actualité des nouvelles technologies, proposait un fil info quotidien et une série d'outils de veille. Notre agence, refusant toute publicité, dépendait de ses abonnements.
  COPINAGES
Ecoutez Routine.
Protégez-vous.
Auditez votre cybersécurité.
Chiffre du jour
700 000
dépistages génétiques chaque année en Europe, selon la Commission européenne (...)
Revue de Web
 Lindows harcelé
 Cyberdissidents vietnamiens en appel
 Plus de CO2 = moins d’eau potable
Phrase du jour
"Ce service public que nous assurons a besoin de votre soutien pour perdurer"
L’association Inf’OGM, qui justifie la fin de la gratuité de son bulletin d’information (...)

Dossier
Le nucléaire mis au secret
Dossiers récents
 Racisme en ligne : l’affaire Sos-racaille
 Le fichage des passagers aériens
 La bataille des brevets logiciels
 L’impasse énergétique
 L’hydrogène, une énergie (presque) propre
Tous les dossiers
Spacer
Unes de la semaine

lundi 1er/12 Transfert.net

vendredi 28/11 Économie

jeudi 27/11 Société

mercredi 26/11 Culture

mardi 25/11 Économie

Spacer


22/02/2001 • 18h12

L’IDÉE D’UN “FORUM DES DROITS DE L’INTERNET” EST MORT-NÉE

le 19 février 2001

L’ID...E D’UN “FORUM DES DROITS DE L’INTERNET” EST MORT-N...E.

Nous étions quelques uns à trouver séduisante l’idée de la création d’un “Forum de l’internet”, lieu de réflexion et de mobilisation citoyenne destiné à éclairer les enjeux, nombreux mais le plus souvent opaques, quelquefois volatils comme la technologie elle-même, liés aux usages de l’Internet. Le rapport que le député Christian PAUL a remis il y a quelques mois au Premier ministre sur ce sujet paraissait encore de bon augure. Las, le “Tout-e-Paris” bruisse depuis le début du mois de mille rumeurs donnant à penser qu’en guise de " Forum citoyen ", nous n’aurions en définitive qu’une nouvelle autorité administrative de plus.

Certes, si l’on en croit une note officieuse de présentation du projet, l’organisme en gestation revêtirait la forme d’une association déclarée 1901, ce qui pourrait laisser encore quelque espoir aux personnes éprises de dialogue, de concertation et de libres discussions. Cependant c’est un “conseil d’administration” qui serait placé à sa tête, ses membres seraient cooptés ( !), un délégué général assisté de cinq permanents de “haut-niveau” gérerait un budget de 10 millions de francs sur financement public et, pour faire bonne mesure, un “commissaire du gouvernement” siégerait auprès du conseil d’administration. C’en est fini du Forum, même si cette autorité administrative d’un type nouveau s’avance masquée sous le pavillon d’une loi de liberté !

On préférait, et de loin, le volontarisme du Premier ministre dans son discours d’Hourtin de 1997. L’entrée de la France dans la société de l’information était d’abord ce “N’ayez pas peur” qui a mis fin à tant de blocages. C’était aussi le plan de raccordement des établissements scolaires au réseau, c’est-à-dire sa véritable démocratisation. Et cela a marché : la France a la population la plus jeune d’internautes. L’esprit d’Hourtin 97 devrait conduire à tirer les enseignements des cinq années de réflexion sur l’Internet grand public en France plutôt qu’à proposer un projet technocratique de plus.

Et le premier enseignement, c’est qu’en cinq ans la donne a changé. “Vide juridique”, “vanité des lois nationales appliquées à un réseau international”, “autorégulation”  : tel était le discours d’il y a cinq ans (un siècle ...), nourri de prudence, d’un libéralisme faussement libertaire et de scrupules à passer pour archaïque pour peu que l’on soutienne qu’à cette technologie de la globalisation il fallait aussi sa règle.

Depuis lors l’administration fédérale américaine a, à plusieurs reprises, officiellement déploré la modestie, voire l’échec, de l’autorégulation, et un grand nombre d’Etats américains se sont dotés de lois particulières sur tel ou tel sujet. Partout dans le monde des conflits d’intérêt sont apparus (entre internautes et commerçants, entre hébergeurs et hébergés, entre marques et noms de domaine, entre liberté d’expression et protection de la vie privée) qui ont conduit les juges, désormais en première ligne, à trancher à tâtons par référence à des lois anciennes qu’ils devaient appliquer faute de mieux à internet. Enfin, et ce n’est pas anormal, les polices du monde entier se tiennent la main pour pister ou dépister les internautes pédophiles, les contrefacteurs et les farceurs.

Ainsi, sous les dehors ingénus de l’autorégulation ou de sa version " de gauche " de corégulation, l’intérêt des entreprises devient loi, en même temps que s’élabore, sans débat, un ordre public de l’internet. “Commerce et ordre”, tel paraît être le nouveau slogan du réseau. Pauvres internautes ...

Le deuxième enseignement de ces cinq ans est incontestablement la grande impatience des acteurs français de l’internet à disposer d’une règle du jeu, en France et en Europe d’abord, si ce n’est au plan mondial. On peut préférer un droit clairement énoncé à l’aléa judiciaire (surtout si l’on fait des affaires) et souhaiter qu’il soit question de “droits” et “libertés” ailleurs que dans l’intitulé avantageux d’une nouvelle structure administrative (surtout si l’on est internaute). L’Union européenne a donné la cadence  : cinq directives adoptées en cinq ans sur les aspects les plus divers du réseau, depuis la vente à distance jusqu’au commerce électronique en passant par la signature électronique, les nouveaux réseaux de télécommunications, la protection des données personnelles. La France s’essouffle à transposer, ne parvenant pas à en finir avec cette idée devenue obsolète de l’autorégulation qui colle à ses semelles, comme un mauvais sparadrap, quand chacun est désormais convaincu que la confiance sur l’internet passe aussi par la sécurité ... juridique.

Le temps des faux-débats devrait cesser. Nul ne songe à opposer le local à l’international et nul n’imagine que la loi seule suffise à créer la " civilité " sur internet. Les pavillons de complaisance n’interdisent cependant pas l’élaboration d’un droit maritime universel et le sentiment d’insécurité ne rend pas vain le code pénal. Mais à tergiverser encore, on trompe son monde. Les professionnels de l’internet ont besoin de quelques règles simples qui doivent être énoncées pour savoir à quoi s’en tenir. Peuvent-ils faire de la prospection à partir des mails collectés dans les forums de discussion ? Leur responsabilité peut-elle être recherchée en cas de diffusion d’une information causant un préjudice à un tiers ? Les directives européennes non encore transposées en France les contraint-elles ou non ? etc. Les internautes ont également le droit de savoir s’ils peuvent saisir les tribunaux français lorsque une marchandise commandée sur internet ne leur est pas parvenue et pendant combien de temps les traces de leur navigation sur le web sont conservées, par qui et à quelles fins.

Ces débats ont lieu, mais le plus souvent au niveau européen, sans qu’alors les associations d’internautes ou de consommateurs soient représentées. Une fois les directives européennes adoptées, le débat législatif se borne aux mesures techniques de transposition.

L’idée d’un organisme franco-français de plus sur internet n’est donc pas la réponse. Cette idée a hélas prospéré quelque soit le contexte : en 1996 alors que la mode était à l’autorégulation et à la crainte de légiférer trop vite, en 1998 quand est apparu le concept de “corégulation” et qu’était encore proscrite la perspective d’une loi spécifique à l’internet, en 2000 quand on attend avec impatience la loi sur la société de l’information. On pourrait craindre de la persistance de cette idée, indépendamment des éléments de contexte, qu’elle se limite à celle d’un “organisme à tout prix”.

Le chantier législatif qui s’ouvre, en France comme dans tous les autres pays européens, pour transposer les directives européennes, offre pourtant une occasion de “débats citoyens” dont le lieu naturel devrait être le Parlement. Cybercrime, cybersurveillance, protection des mineurs, droits du consommateur, responsabilité des intermédiaires techniques : ces débats sont mûrs, il suffit désormais de souhaiter en informer les citoyens pour que chacun, et d’abord la représentation nationale, en mesure les enjeux pour prendre les justes décisions.

Le volontarisme d’Hourtin 97 devrait trouver sa traduction, non plus dans l’attente d’une norme magique et autorégulée, moins encore dans la création d’un luxueux cimetière des éléphants franco-français de l’internet, mais dans un véritable forum des droits et libertés permettant d’éclairer le débat, non de le confisquer.

Clisthène

 
Dans la même rubrique

28/11/2003 • 18h33

La Criirad porte plainte contre la Cogema pour avoir diffusé des infos sur les déchets nucléaires

27/11/2003 • 17h14

La Cnil met les"étiquettes intelligentes" sur sa liste noire

26/11/2003 • 18h54

Un observatoire associatif pour lutter contre les inégalités

24/11/2003 • 22h09

EDF refuse d’étudier la résistance de l’EPR à une attaque de type 11-septembre

24/11/2003 • 18h36

La Grèce bannit la biométrie de ses aéroports à un an des Jeux olympiques
Dossier RFID
Les étiquettes "intelligentes"
Dernières infos

28/11/2003 • 19h29

Quand le déclin de la production pétrole mondiale va-t-il débuter ?

28/11/2003 • 19h19

Les réserves de pétrole sont dangereusement surévaluées, dénonce un groupe d’experts

27/11/2003 • 19h01

Un traité onusien veut obliger les belligérants à nettoyer les "résidus explosifs de guerre"

26/11/2003 • 19h06

"The Meatrix", un modèle de dessin animé militant, hilarant et viral

26/11/2003 • 18h47

Pour les Etats-Unis, les essais nucléaires ne sont pas encore de l’histoire ancienne

25/11/2003 • 19h13

Les hébergeurs indépendants ne sont toujours pas responsables, pour l’instant

25/11/2003 • 19h04

Les licences Creative Commons bientôt disponibles en français

24/11/2003 • 18h16

10 000 manifestants réclament la fermeture de la School of Americas

21/11/2003 • 19h36

Deux affaires judiciaires relancent la polémique sur la responsabilité des hébergeurs

21/11/2003 • 19h04

Un anti-raciste poursuivi en justice pour antisémitisme

21/11/2003 • 18h48

Le festival Jonctions confronte art, technologies et éthique

20/11/2003 • 19h28

Un fonctionnaire ne peut utiliser sa messagerie professionnelle à des fins religieuses

20/11/2003 • 19h00

Les technologies de surveillance automatisée tiennent salon au Milipol 2003

20/11/2003 • 18h22

Zouhaïr Yahyaoui libre, les cyberdissidents tunisiens restent harcelés par le régime

20/11/2003 • 16h29

Le site parodique Send Them Back milite pour le renvoi de tous les mp3 "volés" à la RIAA


Contacts |  Haut de page |  Archives
Tous droits réservés | © Transfert.net | Accueil
Logiciels libres |  Confidentialité |  Revue de presse

Page not found