Plusieurs fournisseurs d’accès européens grand public se préparent à lancer des accès à Internet par satellite.
Internet par le satellite, c’est pour bientôt... Constatant que l’ADSL et le câble se déploient très lentement, et ne couvriront sans doute pas l’ensemble du Vieux Continent, les fournisseurs d’accès européens commencent à envisager la solution du haut débit par satellite. Ils visent, en priorité, les entreprises, mais ils ont aussi prévu une offre pour les particuliers. Le seul FAI paneuropéen qui ne soit pas un opérateur historique, Tiscali, vient ainsi de conclure un accord avec Gilat Satellite pour fournir un accès par le ciel, d’ici à l’automne, en Italie, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France. L’allemand Freenet, dans lequel France Télécom a mis des billes, a fait de même - pour son pays. Une mystérieuse société néerlandaise, Aramiska, "launching soon in Europe", d’après son site, devrait annoncer son propre service satellite la semaine prochaine. Un important capital-risqueur, celui qui a parié sur Compaq, aurait investi dans Aramiska selon The Register.
Le dernier kilomètre
Le soudain réveil des opérateurs satellite est lié au progrès des protocoles de transmission. Alors qu’il était, jusqu’aux années 90, difficile et coûteux de faire passer des données sur la voie montante (du client final vers le satellite), on commence à rétablir un niveau d’interactivité satisfaisant, et plus seulement pour les entreprises. Indispensable sur Internet. Freenet annonce ainsi 1 000 Kilobits par seconde en trafic descendant, et 150 Kbits/s en montant. On n’atteint pas encore le mégabit, ni même les 500 Kbits/s promis par la plupart des câblo-opérateurs au grand public. Mais c’est toujours mieux que les désespérants modems à 56 Kbits/s... Et c’est une façon de résoudre le problème du "dernier kilomètre", ce goulot d’étranglement où la bande passante, soudain, rétrécit pour pénétrer dans les foyers. Il anéantit les efforts des opérateurs télécoms qui ont installé de la fibre optique sur les grandes artères.
Pas à la portée de toutes les bourses
À quel prix ? C’est là que le bât blesse. Gilat, une société créée au début des années 90, en Israël, a lancé son premier service Internet grand public aux ...tats-Unis, en novembre dernier. La solution Starband, qui a déjà conquis 40 000 clients, nécessite l’achat d’un VSAT (un équipement de réception comparable au modem ADSL, qui se connecte à l’ordinateur). Il coûte 3 500 francs. L’abonnement mensuel se monte à 490 francs. Mais les tarifs semblent, sans doute, élevés en raison de la revalorisation du dollar face à l’euro. En effet, Freenet annonce 2 800 francs plus 300 francs à ses clients allemands. Cela ramène le haut débit par satellite dans les prix du câble ou de l’ADSL. Va-t-on bientôt voir fleurir les paraboles dans nos campagnes ?