Le problème avec Bill Gates, c’est qu’il a du nez et qu’il a les moyens de ses intuitions. Quels sont aujourd’hui les principaux investissements personnels du patron de Microsoft ? Bill investit dans les biotechnologies, où il est extrêmement présent (notamment dans une start-up fabricant un concurrent du Viagra...). Malin, car c’est évidemment un secteur porteur. Il s’intéresse aussi aux télécommunications, où il a notamment investi dans Teledesic avec son copain Craig McCaw, ancien boss de McCaw Cellular (l’une des plus grandes entreprises américaines de téléphonie portable, qu’il a revendue pour une fortune) et camarade de classe du petit Bill à LakeView, l’école des enfants chics de Seattle. Le but de Teledesic est d’encercler la planète d’un réseau de satellites à basse altitude pour faire transiter des données numériques. Enfin, il y a Corbis. Depuis dix ans, Gates y investit plus de 100 millions de dollars par an. À titre personnel. Et Corbis a ainsi acquis les droits de millions d’images, dans le monde entier, pour constituer aujourd’hui l’une des plus extraordinaires banques visuelles du monde. Au début des années 90, il a fallu la vigilance d’un fonctionnaire du ministère de la Culture pour empêcher Corbis d’acquérir les droits... du Musée du Louvre. Si Transfert vous parle aujourd’hui de Corbis, c’est que si Gates a manqué Le Louvre, il vient, le 15 juin dernier, d’acquérir un autre fleuron français (d’un autre genre quand même) : l’agence Sygma. La première agence photographique du monde. On ne compte plus les grands photographes de presse passés par cette agence qui possède un prodigieux fonds d’archives d’actualité sur les trente dernières années. Corbis annonce un fonds de 65 millions d’images, dont 2,1 millions sur Internet. En avalant Sygma, elle s’enrichit de plus de 40 millions de nouvelles images. Le business ne s’arrête jamais pour Gates qui a, faut-il le préciser, de plus en plus les moyens de ses intuitions : le magazine Forbes vient d’évaluer sa fortune à 90 milliards de dollars. 550 milliards de francs.