Le musée Grévin, qui a ré-ouvert mardi 19 juin 2001 après cinq mois de travaux, fait un pas vers plus d’interactivité...Mais sans vraiment intégrer les nouvelles technologies.
Mardi 19 juin 2001, de nombreux touristes et plusieurs groupes scolaires étaient venus profiter de la réouverture du Musée Grévin à Paris. Après cinq mois de fermeture pour travaux, l’exposition offrait aux visiteurs ses multiples personnages de cire, acteurs d’une scénographie repensée sous le signe d’une plus grande interactivité avec les visiteurs. Suivez le guide...
Léonardo di Carpaccio
Après un bref passage dans le piano bar _ musique d’ Elton John qui pianote en lançant un sourire à Gérard Holz et Sean Connery debout côte à côte, sirotant un verre _ on découvre Madonna en plein entretien avec Léonardo Di Caprio - " Léonardo di carpaccio " comme le surnomment quelques enfants en passant - sous l’œil attentif de Bruce Willis. Changement total d’ambiance avec, quelques marches plus haut, le palais des Mirages : un écran disposé dans une sphère posée au sol semble refléter l’image d’un visage perdu au milieu des nuages,. Effet visuel démultiplié par les miroirs recouvrant entièrement les murs de la salle. Mais la magie ne dure pas. Aussitôt sorti, on est assailli par un groupe de photographes dont les silhouettes sont simplement dessinées au mur. Les spots dissimulés dans les dessins simulent la lumière des flashs. L’effet ne fonctionne pas toujours à chaque passage...Ha ! les pannes techniques. Mais bon, continuons. Un peu plus loin, on entre dans un théâtre où se tient une répétition simulée par une bande sonore :" 1, 2, 1, 2 essai de sonorisation...je répète essai de sonorisation ". Dans la salle, Gérard Depardieu est accoudé près de Lara Fabian. Assis dans le fond, Lionel Jospin et Philippe Séguin semblent attendre le spectacle. Derrière eux, dans un coin, Charles Pasqua patiente debout. Un gamin s’assied à côté de Lionel Jospin, pose sa main sur son bras. " On ne touche pas le Premier ministre " lui lance, en riant, l’institutrice qui l’accompagne. Les spectateurs s’étonnent de trouver, près de la scène, un visiteur étrange et bien trop immobile pour être vrai. Posté là pour semer le doute, l’anonyme de cire vole la vedette aux vraies stars disposées dans la salle.
Huit millions d’euros
Après cette visite au théâtre, c’est le moment de se faire photographier avec les chefs d’Etat, un classique du musée qui accueille trois nouveaux venus, Georges Bush, président des Etats-Unis, Mohammed VI, roi du Maroc et Abdoulaye Wade, président du Sénégal. La suite laisse la place à " l’esprit de Paris " où l’on rencontre dans une ancienne brasserie, successivement Jean-Paul Sartre, Serge Gainsbourg, Marias Callas en discussion avec le couturier Jean-Paul Gaultier. Plus loin dans les loges Romy Schneider se pomponne aux côtés de Michel Serrault. À la sortie des artistes, un long couloir débouche sur la plate-forme des stars actuelles, stars tous terrains comme Claudia Schiffer et sportifs comme Zinedine Zidane, Fabien Barthez, Michael Schumacher.
Toute la suite du parcours replonge le visiteur dans l’histoire, au travers des mises en scène des événements importants qui ont marqué le XXème siècle. Les premiers pas de l’homme sur la Lune sont, par exemple, figurés par une famille assistant à l’événement depuis son poste de télévision. Assis dans le cadre, un personnage au style moyenâgeux dénote. L’acteur se met en mouvement, à la grande surprise des visiteurs, et les poursuit le long des couloirs du musée. Interactivité humoristique oblige. La fin de la visite, plus classique, invite le spectateur à voyager dans le temps, Le Moyen âge, l’assassinat d’Henri IV, la Révolution, la Saint-Barthélémy, la cour de Versailles, le bûcher de Jeanne d’Arc etc. Compilés en queue de parcours, on trouve les personnages qui n’ont pas été intégrés aux mises en scène : Lara Croft côtoie Charles de Gaulle, Michael Jackson, Gandhi, Hitchcock etc. Tous se retrouvent comme entreposés dans la dernière salle du musée, à la manière d’une fin bâclée. L’interactivité des débuts s’essoufle un peu. Malgré cela, les efforts de modernisation sont appréciables. Pour 8 millions d’euros (le prix de la mise en modernité), on n’en demandait pas moins.