L´écran qui va faire des vagues : et la lumière fut...
Alors qu’il était encore thésard à l’université de Cambridge, Jeremy Burroughes a découvert par hasard, en 1988, que le plastique peut émettre de la lumière.
Comment avez-vous découvert que le plastique pouvait émettre de la lumière ?
Avec Richard Friend, professeur de physique, j’étudiais certaines caractéristiques électroniques d’un transistor en plastique. Mais on ne pensait vraiment pas à l’électro-luminescence car, peu de temps auparavant, un article scientifique de Rank Xerox avait affirmé que c’était impossible. Lors d’une expérience, j’ai observé une très légère lumière et j’ai aussitôt appelé Richard Friend. C’était incroyable. Nous avons aussitôt décidé de changer de thème de recherches. Et c’était un pur hasard car, comme nous allions le comprendre plus tard, cette lumière n’était apparue que parce qu’un oxyde s’était accidentellement déposé sur le support en aluminium.
L’université vous a soutenu pour poursuivre dans cette voie ?
Pas vraiment, car l’université n’avait pas les structures adéquates. Nous avons donc déposé nous-mêmes le brevet. Heureusement d’ailleurs, car si l’université avait pu le faire pour nous, cela aurait forcément pris beaucoup plus de temps, à cause de la lenteur de l’administration. Or, quelques mois à peine après notre découverte, une autre équipe a tenté de déposer un brevet semblable.
Comment se sont passés les débuts ?
C’était difficile, il n’y a pas eu beaucoup de réactions au début, même après la création de CDT en 1992. Et le plastique était vraiment très peu lumineux, même sous des tensions élevées. Mais depuis la mise au point des premiers écrans vidéo, les soutiens sont plus nombreux. Le groupe de rock Genesis fait partie de nos actionnaires et, plus récemment, Intel nous a rejoint.