Jacques Estienne, professeur de chimie analytique à la faculté d’Aix-Marseille, tente d’améliorer la qualité des produits proposés par une grande chaîne d’hypermarchés.
Jacques Estienne est un scientifique heureux. « J’aime travailler dans le concret, explique-t-il, et Carrefour me donne la possibilité de réaliser mes rêves. » Comme 60 autres scientifiques, ce professeur de chimie analytique à la faculté d’Aix-Marseille est employé, depuis 25 ans, au service Qualité de la chaîne d’hypermarchés. Consultant, Jacques Estienne est chargé de vérifier que les produits vendus respectent le cahier des charges imposé par la marque. Sa tâche consiste notamment à analyser les aliments bio afin de s’assurer qu’ils ne contiennent ni OGM, ni éléments toxiques. Il cherche aussi des moyens d’améliorer leur saveur et leur qualité nutritionnelle.
Quand Carrefour le contacte, en 1976, il est directeur de la répression des fraudes pour le département des Bouches-du-Rhône. Ce fervent défenseur de l’environnement accepte de consacrer trois jours par semaine au spécialiste de la grande distribution. Aujourd’hui, il ne regrette pas son choix. Et ne se soucie guère de ceux qui ne voient dans sa fonction qu’une caution scientifique au service d’un groupe international.
Le chercheur a pourtant connu des échecs. Certaines de ses inventions, comme l’éponge à poussière, firent un bide. D’autres travaux n’ont pas abouti. Le sac biodégradable qu’il a tenté de mettre au point ne s’est jamais dégradé. Et sa machine à laver à micro-ondes s’est révélée plus gourmande en énergie que les machines classiques... et incapable de laver ! Mais l’œuf daté et le lait de montagne, deux inventions de son équipe aujourd’hui dans bon nombre d’enseignes, le remplissent de fierté.