1er/05/2001 • 23h59
Ted Nelson, l’hyperman : Xanadu, au-delà du Web
archmag14
Xanadu rime avec immensité. Ce mot désigne un majestueux palais mongol dans un poème de Coleridge, le nom du domaine de Citizen Kane dans le film de Welles et enfin le programme inventé par Ted Nelson à la fin des années 60 et... toujours pas terminé aujourd’hui ! Imaginez une bibliothèque virtuelle qui regrouperait toutes les œuvres du savoir humain, toutes les productions artistiques. Ça ressemble au Web, mais en bien plus ambitieux. Car chaque mot de chaque texte serait relié par de petites « tentacules » à d’autres mots semblables dans d’autres documents. Qu’on clique sur un mot en hypertexte, par exemple « Beatles », et hop ! une fenêtre surgit sans faire disparaître la première. Au choix, pourront apparaître la page officielle du groupe, un site de fans ou celui d’un disquaire, des extraits de concerts, comme la citation d’un internaute sur un obscur forum. De puissants logiciels, ou les internautes eux-mêmes, se chargeraient de tirer les « tentacules » entre les pages. À chaque nouvelle page consacrée aux Beatles ou à chaque évocation sur n’importe quel site des Beatles, le système se remettrait à jour. On imagine la difficulté de gérer un tel fatras d’informations éparses. D’autant qu’à ceci, Nelson ajoute la rétribution des droits d’auteur à chaque fois que vous copiez une ligne de texte ou une seconde de son ! Comment ? Par micropaiement, mot qu’il a inventé en 1986, devenu aujourd’hui courant. C’est clair : Xanadu est un rêve d’encyclopédiste des Lumières, difficile à concrétiser. Mais si c’était ça, le Web de demain ?
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