Star de Caramail et des médias, la rousse et maintenant fortunée Oriane Garcia continue à rire
de tout. Et de n’importe quoi...
La vie sourit à Oriane Garcia, et Oriane Garcia le lui rend bien : tout le temps et à tout propos, elle rit. Comment s’est-elle retrouvée dans l’équipe qui a créé, successivement, deux des plus belles réussites du Net français, le moteur de recherche Lokace (revendu à Infonie) et le serveur de mails gratuits Caramail ? « À l’époque, j’avais pourtant beaucoup de tares : j’étais jeune, j’étais une fille et j’avais fait des études de lettres, s’esclaffe-t-elle. Mais, en 1995, quand nous avons lancé Lokace, qui était prédisposé à lancer une société internet ? » Sans doute ses deux associés, Alexandre Roos – « mon bon ami », dit-elle sobrement – et Christophe Schaming, tous deux ingénieurs et qui avaient déjà créé une entreprise de services informatiques. Car ce sont bien eux, respectivement président et directeur technique, les véritables dirigeants de Caramail aujourd’hui. Mais, maintenant comme hier, c’est Oriane qui représente la société à l’extérieur. « C’était un choix marketing en phase avec notre volonté de montrer qu’Internet s’adressait à tout le monde et pas seulement aux hommes ingénieurs », explique-t-elle sans complexe. Le charme opère. La presse consacre de nombreux articles à l’une des rares femmes du petit monde masculin de la netéconomie. Les superlatifs pour la décrire abondent. « Que l’on m’appelle “prêtresse de l’Internet” ou “patronne du Web” n’est pas ce qui me fait plaisir », rigole-t-elle. Mais Oriane se prête au jeu de la médiatisation avec une telle aisance qu’elle présente, en duo avec Florian Gazan, l’émission de télévision 3x+Net depuis septembre 1999. « C’est ma récré. Nous passons les deux jours de tournage mensuels à rire », raconte Oriane.
Dur, dur l’ISF
Depuis la vente de Caramail à Spray (en septembre 2000), puis l’absorption de ce dernier par Lycos Europe (en février 2001), la donne a changé. « Nous avons signé avec Spray parce que le deal nous permettait d’implanter la technologie Caramail en Europe, tout en gardant notre marque et notre indépendance en France », explique Oriane Garcia. Maintenant que Lycos Europe est aux commandes, l’autonomie de gestion pourrait être remise en cause. Première étape, les équipes de Caramail devraient rejoindre les locaux de Lycos France d’ici peu. Oriane Garcia s’adaptera-t-elle aux contraintes d’un travail dans un grand groupe ? « Franchement, je n’en suis pas sûre. Néanmoins, il n’y a pas lieu de dramatiser : Caramail a atteint un stade où la présence de ses fondateurs n’est plus indispensable », répond-elle. Toutefois, elle n’envisage pas encore l’après Caramail. Si son rythme de travail s’est nettement ralenti depuis les premiers temps de Caramail et la naissance de son premier enfant, elle ne s’imagine pas, à 28 ans, prendre une retraite dorée aux Bahamas. Quant à prendre part à une autre création d’entreprise, elle ne l’exclut pas, tant que ça n’implique pas « des rendez-vous à huit heures du matin avec des banquiers ».
Qu’elle se rassure, sa nouvelle fortune devrait lui ménager quelques grasses mâtinées. « Nous n’avons pas lancé Lokace, puis Caramail, pour devenir riches, mais c’est bien sûr agréable », dit-elle. Elle ne fait pas ses comptes, dépense tout l’argent qu’elle a, adore s’acheter « des fringues, des chaussures, des sacs, des bijoux, bref tous les trucs de fille », habite un bel appartement dans le VIIe arrondissement parisien et a même offert à Némésis – son chien et la mascotte de Caramail – une panoplie Vuitton ! Tant pis si ces goûts de luxe donnent d’elle une image d’enfant gâtée, elle assume en riant. Avoir à s’acquitter de l’impôt sur une fortune exclusivement virtuelle la renfrogne. « Je suis obligée de vendre des titres pour payer mon ISF, alors que le cours de l’action s’est effondré », se plaint-elle. Mieux vaut en rire...
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