Jean-Pierre Besancenot, 53 ans, enseigne la climatologie à la faculté de médecine de Dijon. C’est l’un des rares chercheurs français qui étudient l’impact des variations climatiques sur la santé.
« À la fin des années 60, on nous prenait pour Madame Soleil ! » Une évocation peu flatteuse pour un chercheur du CNRS. Mais la situation a changé. Depuis une vingtaine d’années, les travaux de Jean-Pierre Besancenot sur les relations entre variations du climat et maladies semblent susciter un intérêt grandissant. Auprès du grand public comme des pouvoirs publics. Pourtant, si les Américains et les Anglais se penchent sur ce problème depuis plusieurs années, les spécialistes français sont encore peu nombreux. Dans les prochaines semaines, Jean-Pierre Besancenot travaillera, avec deux de ses collègues, sur un projet d’étude initié par le ministère de l’Environnement, intitulé « Températures et mortalité en France, réalités présentes et scénario pour le XXIe siècle ». « Il y a un effet de mode lié à ce qu’on nomme, à tort, réchauffement de la planète, puisque certaines régions du globe se refroidissent », explique-t-il. Avec son équipe, il étudiera, par exemple, des phénomènes comme les allergies au pollen. Les futures variations de températures entraîneront, en effet, une redistribution des espèces végétales. Or, les traitements préventifs des allergies sont très efficaces, contrairement aux soins prodigués alors que l’allergie est déjà déclenchée.
Dans l’immédiat, ses travaux consisteront à comparer des données relevées en Allemagne avec des données françaises. En étudiant les courbes de mortalité de leur pays, les Allemands ont, en effet, constaté une légère hausse des décès en été, et une faible baisse en hiver. Reste à prouver que ces données sont liées à des étés plus chauds et à des hivers plus doux. Ou à d’autres phénomènes encore inexpliqués.
Le Centre de recherches de climatologie
http://www.u-bourgogne.fr/climatologie