David Blunkett, le nouveau ministre de l’Intérieur britannique, est-il en train de devenir la tête de Turc du quotidien populiste The Sun ? Parce que, il y a 15 jours, il a pris la décision de traquer les automobilistes à coup de caméras vidéo, il donne l’occasion au journal de lancer l’une de ces campagnes dont il a le secret. Le ministre veut en effet déployer un dispositif de caméras pour verbaliser les conducteurs qui stationnent dans des zones où ils ne devraient pas le faire, s’énerve le quotidien (et notamment à proximité des distributeurs bancaires), dans un pays où ils sont déjà "pris en otages par le prix de carburant le plus élevé d’Europe, des contrats d’assurance et des taxes de péage qui explosent". Les images, enregistrées, pourront servir de preuve devant les tribunaux où les conducteurs indisciplinés seront amenés à comparaître pour contester l’amende encourue : 80 livres (860 francs).
L’argent pour les autorités locales
Ces nouvelles caméras viennent accroître un parc qui en compte déjà des milliers, explique The Sun, notamment pour contrôler la vitesse, le respect des couloirs de bus, des feux de signalisation, des parcmètres. L’argent ainsi récupéré sera reversé aux autorités locales qui, rien qu’à Londres, encaissent déjà 300 millions de livres annuelles (plus de 3 milliards de francs) de péage et de contraventions de stationnement. "Les pouvoirs publics traitent les automobilistes comme des vaches à lait avec tous ces trucs à la Big brother", conclut un porte-parole de l’association des conducteurs britanniques. Ça va mieux en le disant.