Il y a encore peu de procès pour harcèlement sexuel dans les start-ups américaines. Mais selon Zdnet, cela ne devrait pas durer...
Marre qu’on l’appelle "Bimbo", marre d’être obligée de regarder des sites de cul : pour ces raisons, une ancienne salariée de Pseudo Programs, une cyber TV new yorkaise vient donc d’attaquer ses employeurs. Toujours à New York, deux employées de Juno Online Services, menacées de licenciement si elles mettaient fin à leur liaison avec leurs supérieurs, ont porté plainte. Bien sûr, les sociétés concernées démentent et les affaires suivent leur cours. La question du harcèlement sexuel commence sérieusement à se poser dans les dotcoms (en Français, au choix : start-ups ou jeunes pousses). Les conditions sont réunies : petits bureaux, journées à rallonge, ambiance détendue et moyenne d’âge plutôt basse. "Par nature, les start-ups sont propices aux litiges sur les harcèlements sexuels, analyse Shawna M. Swanson, spécialiste du droit du travail chez Fenwick & West, un cabinet d’avocats américain. Les managers essayent de faire régner une ambiance très cool. Mais s’il n’y a aucune règle sur un lieu de travail, cela signifie que n’importe quoi peut se passer : blagues salaces ou surf sur des sites pornos."
Règlement à l’amiable : 90 % des cas
Pour l’instant, 90 % des cas de harcèlement sexuel se règlent à l’amiable. Les patrons préfèrent éviter toute médiatisation liée à ce genre de faits au moment de lever des fonds ou de se faire racheter. Mais si les cours chutent, si la faillite approche ? Les experts sont formels : le nombre des plaintes s’accroît brutalement. Mais quid des pressions de toutes sortes, de l’absence de syndicats ou de représentants du personnel ? Cité par Zdnet, l’avocat, Brian Gatley, livre une analyse pour le moins originale : "Tant que la croissance sera bonne, il y aura peu de plaintes pour harcèlement sexuel. Mais que la situation se dégrade, et les employés mécontents iront frapper à la porte du premier cabinet d’avocats venu." Les affaires étant les affaires, les start-ups commencent donc à investir dans la gestion des ressources humaines, afin d’éviter de futurs procès aussi coûteux financièrement que médiatiquement. C’est dans cette optique que Brian Hoover, PDG de TouchScape, un "service clients" en ligne, vient d’embaucher plusieurs consultants. Avec un argument de poids : "C’est bon pour le business d’installer ce genre de culture."