16/11/2000 • 17h07
Le site qui vend des arbres pour compenser les pollutions
Future Forests propose aux pollueurs de planter des arbres pour compenser leurs émissions de CO2. Ce qui n’est pas du goût de tous les environnementalistes.
En 1996, la controverse montante sur l’effet de serre fournit à Dan Morrell une idée simple : créer un site internet sur lequel les pollueurs pourraient échanger des plantations d’arbres contre des émissions de dioxide de carbone (CO2). Cet Anglais, aujourd’hui âgé de 38 ans, ancien distributeur de jeux-vidéos et gérant de nightclubs flottants, lance donc futureforests.com avec Sue Welland, une ancienne responsable de la communication de British Arways. Qualifié de "fournisseur de service environnemental" par son fondateur, le site se flatte aujourd’hui d’avoir pour clients quelque 10 000 particuliers et 52 entreprises. Du groupe pop anglais Pet Shop Boys au groupe industriel Mazda en passant par l’ONU, tous peuvent désormais prétendre compenser leurs propres émissions de CO2. Le loueur de voitures Avis Rent-a-Car UK, filiale d’Avis Europe, a ainsi acheté un arbre pour chaque voiture de sa flotte l’an passé. Les arbres sont, pour le moment, plantés en Grande-Bretagne, en liaison avec l’Edimburg Center for Carbon Management, qui calcule les émissions pour les clients et les conseille sur leurs pratiques environnementales. Futureforests ne se contente pas de planter des arbres qui poussent vite, mais veille à respecter la diversité des espèces en incluant des fruitiers ou des hêtres, dans des contrats portant sur 99 ans.
Pourtant, cette entreprise de plantation d’arbres ne s’est pas fait que des amis. Les associations environnementalistes comme les Amis de la Terre, Greenpeace ou le World Wildlife Found (WWF) dénoncent un raisonnement qui fait plus de mal que de bien. "C’est une diversion, un raisonnement à courte vue et un moyen d’obtenir de la publicité à bon compte. Mais en fait, ça fait plus de tort à l’environnement et aux forêts", dénonce Jennifer Morgan, directeur du WWF. Dan Morrell reconnaît que la plantation d’arbres n’est pas la panacée pour résoudre le réchauffement planétaire. "Nous n’avons jamais prétendu sauver le monde", rappelle-t-il à la journaliste du Wall Street Journal. Son site, plaide-t-il. est seulement un moyen de rappeler aux responsables d’entreprise leurs devoirs vis-à-vis de l’environnement.
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