1er/05/2001 • 23h59
Le Net vu d’avion
archmag14
Jean-Michel Yolin, l’auteur du rapport annuel sur Internet et les PME au Conseil général des Mines, s’inquiète du retard français.
De Jean-Michel Yolin, on connaît surtout le rapport qu’il réactualise, chaque année, depuis 1997. Internet et les PME : mirage ou opportunité est un véritable best-seller de l’administration. Il y aurait déjà eu 830 000 visites sur le site où ce polytechnicien souriant et volubile, président de la section innovation et entreprise au Conseil général des Mines, publie lui-même ses travaux et le fruit de sa veille technologique. « C’est devenu une sorte d’encyclopédie de référence pour les PME. Le Québec s’en est servi pour mettre en place sa politique de développement des entreprises sur Internet », explique l’auteur. La moitié des téléchargements s’effectuent depuis l’étranger, alors que le rapport n’est pas traduit. Au départ, confie ce convaincu d’Internet, causeur vibrionnant malgré la fatigue accumulée de colloques en présentations, « j’ai exploité notre atout, le retard français : il me suffisait de prendre l’avion pour faire de la prospective ! » Il a également utilisé ses contacts en régions (il a passé douze ans au service des administrations du Nord Pas-de-Calais) pour faire remonter les bonnes idées, les initiatives, et susciter la création de clubs Internet au sein des DRIRE (Directions régionales de l’industrie, de la recherche, et de l’environnement). Cela donne des expériences comme celle de ce petit boucher toulousain qui s’étonnait de n’avoir de clientèle que le week-end. « Il a monté un site pour ses clientes habitant dans un rayon de 200 mètres. Depuis, elles passent les commandes pendant la journée, prennent leur colis en chemin et paient le week-end quand elles ont le temps. » Rien de tel que le Web local. « Il y a tout de même une grande inertie. La majorité des entreprises que je visite pensent encore qu’Internet, c’est un truc pour faire des sites web, et que le commerce électronique, c’est une boutique en ligne. Sur le terrain, on n’est pas encore entrés dans le vif du sujet… » Malgré cela, Jean-Michel Yolin ne perd pas espoir. 2000 a vu le
« déblocage » des grandes entreprises. Peut-être réussira-t-on à faire passer le message Internet avant d’être définitivement dépassé par la concurrence étrangère.
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