Le créateur du site d’infos-ragots le plus célèbre des ...tats-Unis vient de se faire virer du show qu’il animait sur ABC. Motif : avoir traité de vampire le PDG de Disney, à qui appartient la chaîne.
Un million deux cent cinquante mille auditeurs pour un show hebdomadaire repris par 135 stations à travers tout le pays : même si cette estimation d’audience émane du premier intéressé, difficile de ne pas accorder à Matt Drudge le statut de star. Matt Drudge, c’est la version fin de millénaire d’une figure classique des médias américains, l’amplificateur de potins. Pour Drudge, la source et le vecteur des ragots, c’est le Web. Son site, le Drudge Report, mêle l’actualité, la politique, et le pire. Il se crédite de 2,4 millions de visites au cours des dernières vingt-quatre heures - et 379 millions au cours de l’année écoulée. Quelques pages rances renvoient encore à ses révélations sur les ébats de Bill Clinton et Monica Lewinsky dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. Si l’on ajoute que Matt Drudge est opposé à l’avortement et le fait savoir, on aura une idée claire de quelqu’un qui ne l’est pas.
ABC Radio vient de remercier Matt Drudge, ont remarqué les premiers le Washington Post et Associated Press. Son gros million d’auditeurs ne pesait-il pas assez lourd ? Non. Même s’il est en tête de l’audience à New York sur son créneau horaire, le programme de Drudge ne rapportait que 400 000 francs par an à son diffuseur. Une paille à l’échelle américaine. Mais la vraie réponse n’est pas là. ABC, c’est Disney. Drudge, il faut le reconnaître, n’a jamais considéré que le fait de l’employer prémunissait contre son vitriol. Dans son livre " Drudge Manifesto ", il range Michael Eisner, président de Disney, parmi les " dernières incarnations des vampires ", ceux qui " ont sucé le sang du quatrième pouvoir, laissant derrière eux une info-variété flottant dans le formol. "
Apprenant son éviction, Drudge a déclaré " sans doute me suis-je tenu comme une mauvaise souris-mousquetaire ", allusion à des héros de dessin animé. " L’hypothèse que tout ceci soit la rançon politique de mes articles en ligne est explosive, mais je suis prêt à la formuler. " Paradoxalement, au moment des faits, les responsables d’ABC tentaient de persuader Drudge de troquer son show du dimanche soir contre une émission quotidienne en semaine. Au-dessus d’eux, l’état-major d’un groupe de médias en a décidé autrement.
http://washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A7060-2000Nov12.html
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http://www.drudgereport.com/
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