Dans une interview fleuve, le webzine La Spirale interroge les auteurs du livre Netwar ou la guerre du Net, un essai publié le mois dernier chez Sens & Tonka. Impossible à résumer en quelques phrases, le propos d’Eric Ouzounian et Christian Vanderborght (dit C.borg) dénonce en gros la mainmise du capitalisme sur le réseau, conçu à l’origine de manière désintéressé par des scientifiques, des artistes et des militants. Le capitalisme tiendrait le rôle d’une armée d’occupation sur cet espace numérique. La question culturelle est particulièrement intéressante. Selon les auteurs, la culture dominante a totalement intégré ce qui constituait précédemment la contre-culture : les interdits de la drogue, du sexe ou de la musique. La frontière culture dominante/contre culture se situerait aujourd’hui entre profit/non-profit : "Aujourd’hui, ce qui est interdit, c’est de ne pas générer de profit", affirme Eric Ouzounian. De haute tenue, cette interview se conclue sur un appel à la mutation de l’Homo Numericus. Bienvenue aux X-Men !
Interview de Christian Vanderborght et Eric Ouzounian (La Spirale)
http://www.laspirale.org/pages/affi...
Le moteur de recherche d’Amazon a passé la marche arrière. Depuis le 23 octobre, les internautes ont la possibilité de rechercher la présence de mots, de phrases ou
d’expressions dans les pages de quelque 120 000 livres de son catalogue. Cette fonction inédite a subi les foudres des auteurs et des éditeurs, qui considéraient ce gadget comme un bon moyen de lire à l’oeil. Car le moteur, en plus de fournir de larges extraits d’un livre (il élargissait la recherche aux pages suivantes et précédentes), permettait également de les imprimer. Cette fonction d’impression, dans le collimateur des gens de lettres et de leurs avocats, a été, "au moins pour le moment", rendue inopérante par Amazon, comme l’a constaté le quotidien américain Chicago Tribune :
"Amazon goes off-line with search program" (Chicago Tribune)
http://www.chicagotribune.com/techn...
L’automne c’est traditionnellement la saison des feuilles mortes, des frimas, mais aussi des Big Brother Awards. Ces prix, qui récompensent depuis 1998 les personnes ou institutions dont les actes mettent en danger la vie privée, ont été décernés cette semaine en Allemagne, en Espagne et en Suisse, comme le rapporte le lettre de l’EDRI (European Digital Rights), une fédération d’associations de défense de la vie privée et des libertés civiles. En Allemagne, c’est la Poste qui l’a emporté, pour encourager la levée du secret médical de ses salariés. Le distributeur Metro a reçu un prix pour son addiction à la technologie des étiquettes "intelligentes" RFID, et le sénateur Körting pour ses SMS silencieux espions. En Espagne, le ministère de la Science et de la Technologie est distingué pour la loi de rétention des données, la première d’Europe. Ribas, juriste chez PricewaterhouseCoopers, a aussi été récompensé pour avoir menacé de poursuivre les habitués des réseaux d’échange de fichiers. Sans oublier Microsoft et son système de gestion des droits numériques Palladium. Chez nos voisins suisses, les prix sont allés au juge d’instruction Treccani et au ministère de la Défense. Cette année, les Espagnols et les Suisses ont créé une première en remettant aussi des "BBA positifs", récompensant les meilleurs défenseurs de la vie privée.
La lettre de l’EDRI du 5 novembre (EDRI)
http://www.edri.org/cgi-bin/index?f...
Big Brother Awards Germany
http://www.big-brother-award.de/en/2003/
Big Brother Awards Spain
http://www.bigbrotherawards-es.org/
Big Brother Awards Switzerland
http://www.bigbrotherawards.ch/