Les scientifiques réunis lors d’un symposium américain de Seven Pines à Stillwater( Minnesota), ont proféré des propos qui seraient passés pour rétrogrades il y a seulement quelques années. S’interrogeant gravement sur les conséquences de la diffusion de l’information scientifique sur le web, ils sont parvenus à une étonnante conclusion. Internet, loin de favoriser la créativité scientifique, l’assécherait. D’abord, parce qu’en permettant la diffusion quasi-immédiate des résultats des recherches, il inciterait les chercheurs à tous s’engouffrer dans le même train. Conséquence : l’abandon de voies de recherche prometteuses. Ensuite, parce que les moteurs de recherche renvoient systématiquement aux mêmes références. Résultat : pression sociale contre des initiatives se développant hors des sentiers battus. " Les idées à la mode ont plus de poids de nos jours sur la science moderne qu’au temps où la communication était moins développée ", analyse un physicien de l’université de Chicago (Illinnois). On a oublié que Copernic, Galilée, Newton et Farday " sont sortis d’un isolement relatif avec juste l’aide de quelques collègues de confiance " professe un historien des sciences. : " Nous avons tellement l’habitude de réfléchir en termes de communautés que nous avons perdu de vue l’isolement total dans lequel ces types travaillaient " ajoute-t-il. Avec raison, un physicien relève tout de même que demander à ses pairs de travailler dans des unités " relativement autonomes " indiquerait la voie à suivre. En finissant par admettre que la tâche s’apparenterait à suggérer aux investisseurs de renoncer à la lecture des cours de la bourse. Mission impossible ?

Le site de l’International Herald tribune
http://www.iht.com/articles/23414.html